En réaction à la conférence de presse et l’annonce du « plan climat » de Nicolas Hulot, Cyrille Cormier, chargé des questions climat et énergie pour Greenpeace France réagit :
- “ Sur le diagnostic, rien à redire. Mais où sont les mesures concrètes face à l’urgence climatique ? Nous restons sur notre faim quant à la manière d’atteindre les objectifs et tenir les promesses parfois ambitieuses : c’est le cas sur la voiture, sur le développement des renouvelables et sur la baisse du nucléaire. Également sur les problématiques qui ne dépendent pas uniquement du Ministère de l’Environnement, comme la réforme du système agricole.
- Parmi les annonces intéressantes, on note la fin de la délivrance de nouveaux permis d’exploration et le non renouvellement des concessions d’exploitations existantes d’hydrocarbures mais qu’en est-il des permis d’exploration déjà accordés ?
- L’objectif de la fin de la vente de véhicules thermiques d’ici 2040 envoie un signal utile mais on aimerait vraiment savoir quelles sont les premières étapes, et comment faire de cette ambition affichée autre chose qu’un énième espoir déçu.
- L’idée d’une stratégie en 2018 pour réduire les importations de produits agricoles issus de la déforestation, comme le soja par exemple, est aussi une promesse importante mais les annonces ne font pas une politique : Nicolas Hulot aura-t-il la main face au Ministère de l’Agriculture sur ce type de questions ? De plus, l’idée d’engager la transition écologique de l’agriculture par la modification des pratiques alimentaires est intéressante. Mais pour cela, il faut mettre sur la table la question de la consommation de produits animaux (viande et produits laitiers) lors des États Généraux de l’alimentation, question pour l’instant absente des débats.
- Sur la transition énergétique et le développement des renouvelables, Nicolas Hulot renouvelle l’erreur de méthode des gouvernements précédents. Il rappelle la promesse de la baisse de la part du nucléaire et de développer celle des renouvelables déjà inscrite dans la loi de transition énergétique mais il fait fausse route sur la façon d’y arriver : Nicolas Hulot doit comprendre qu’on ne développera pas massivement les renouvelables en France si l’on n’a pas préalablement fermé des réacteurs nucléaires. La question sociale est évidemment cruciale mais le cœur du problème reste la marge de manœuvre du Ministre de l’Environnement par rapport à l’avenir industriel d’EDF.”