Par François Chartier
Le Récif de l’Amazone repéré au Brésil
Comme nous vous le racontions dans le précédent numéro de ce journal de bord, le mystérieux Récif de l’Amazone a été de nouveau identifié par l’équipage de l’Esperanza le mois dernier, dans les eaux brésiliennes. Cet écosystème exceptionnel, dont les toutes premières traces ont été détectées il y a deux ans à peine, se prolonge-t-il jusque dans les eaux voisines de la Guyane ?
Les experts à Cayenne
Après avoir recueilli les témoignages des pêcheurs guyanais dans les ports, étudié les relevés bathymétriques (profondeur et relief de l’océan) et analysé les marées et les courants, nos expert-es ont déterminé trois zones dans lesquelles pourrait bien se nicher le récif au large de la Guyane.
Depuis quelques jours, l’enquête se poursuit donc en mer. C’est une véritable traque que mène l’équipage de l’Esperanza pour débusquer le récif dans les eaux agitées des côtes guyanaises. Bravant les conditions météorologiques et marines défavorables, nos matelots-enquêteurs déploient des trésors de courage et d’ingéniosité pour mener l’interrogatoire des fonds marins.
(Crédits photographiques : © Greenpeace)
Certains des instruments que nous avons mis à l’eau nous ont donné des pistes intéressantes… Reste à voir si les courants capricieux de la région nous laisseront remonter ces pistes jusqu’au bout et obtenir des preuves de la présence du récif en Guyane.
Un suspect : Total
Comme dans tout polar qui se respecte, il nous faut un suspect… La compagnie française Total, qui a acheté cinq concessions d’exploration pétrolière au large du Brésil, représente une menace pour le Récif de l’Amazone.
L’expédition de l’Esperanza au Brésil a mis au jour une information cruciale : le Récif de l’Amazone se trouve dans les concessions de Total, information que le géant pétrolier avait omis (sciemment ou non) de transmettre aux autorités brésiliennes. Nous espérons ainsi que ces dernières ne donneront pas à Total le feu vert dont il a besoin pour démarrer ses forages exploratoires au Brésil.
En cas d’accident ou de marée noire au large du Brésil, le récif serait endommagé, et les ressources des communautés côtières seraient gravement affectées. De plus, les courants de la région remontent vers le nord et amèneraient les nappes de pétrole jusque dans les eaux et les côtes guyanaises. Si une partie du récif se situe en Guyane, elle serait elle aussi bien évidemment touchée.
Vous êtes déjà plus de deux millions à soutenir l’expédition de l’Esperanza et à avoir signé notre pétition pour sauver le Récif de l’Amazone. Votre soutien nous donne de la force pour continuer à mener notre enquête… et pour empêcher que le Récif de l’Amazone, en cas de marée noire, ne devienne une scène de crime.
A bientôt,