Par Edina Ifticene
Mission sonar réussie !
« Lâche plus de câble ! », « Vas-y, tire sur la poulie ! », « C’est bon ! Le câble est sécurisé ! »… Tandis que, depuis le pont, trois personnes tenaient fermement le câble auquel était relié le sonar, trois autres veillaient à ce que le sonar n’aille pas taper dans la coque du navire.
Le sonar nous a renvoyé des images que les scientifiques ont pu scruter dans la salle de contrôle. Grâce à ces images (indéchiffrables pour les non initiés !), les scientifiques ont pu localiser des fonds propices au développement du récif.
Nous avons donc tenté de concentrer nos efforts sur ces zones en y envoyant le ROV, notre petit robot téléguidé dont le rôle est d’être nos yeux et nos oreilles dans le récif. Mais Neptune n’était pas d’accord.
C’est la mer qui décide !
Le secteur nord du récif concentre les courants les plus extrêmes du monde. Jusqu’à trois courants contradictoires se rencontrent ici ! C’est aussi la zone où le panache du fleuve Amazone, c’est-à-dire les sédiments charriés par le fleuve lorsqu’il se jette dans l’océan, a le plus d’influence. Le cercle rouge sur la carte ci-dessous représente la zone où nous nous trouvons.
Après plusieurs tentatives, nous avons réussi à mettre le ROV à l’eau. Mais les courants marins étaient trop forts, impossible de stabiliser le robot. Pour éviter qu’il ne soit projeté contre la coque du navire, nous avons dû hélas le remonter…
Le câble du ROV a été légèrement endommagé. Plusieurs jours de réparations seront nécessaires. Comme me l’a fait remarquer une des matelotes, « c’est toujours la mer qui décide ». Et un scientifique de rajouter : « Travailler dans cette région exige de la patience ».
Bientôt de nouvelles plongées…
Une fois que nous aurons effectué les réparations nécessaires – et remonté le morales des troupes – , nous remettrons à l’eau le ROV et espérons bien obtenir des images.
En attendant, les scientifiques sont formels : il serait extrêmement périlleux de forer des puits en toute sécurité dans des eaux aussi agitée, comme Total compte le faire. En cas de marée noire, les conséquences seraient incontrôlables.
Pour nous, le jeu n’en vaut clairement pas la chandelle. Les scientifiques estiment désormais que le récif est bien plus grand que ce qu’ils pensaient. Des fonds encore inexplorés recèlent des trésors de biodiversité, voire des espèces inconnues.
Plus que jamais, nous avons besoin de vos encouragements pour poursuivre cette expédition ! L’heure est à la science, pas à l’exploration pétrolière !
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Vous êtes déjà près de deux millions à avoir signé notre pétition, et plus de 700 à vous être géolocalisés sur le Récif. Tout l’équipage de l’Esperanza vous dit merci !
À très bientôt pour un nouveau numéro des Échos du Récif.