Objectif : 1,5 °C
Le réchauffement climatique est un problème majeur posé à l’humanité toute entière. Et la crise s’aggrave. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter et l’année 2016 est la plus chaude jamais enregistrée. La Terre se réchauffe. Les calottes glaciaires fondent. Les catastrophes climatiques se font plus fréquentes, plus intenses. Les écosystèmes sont menacés et les réfugiés climatiques déjà une réalité. Notre planète se dérègle, c’est incontestable, et l’être humain est responsable, les scientifiques sont unanimes.
Problématique
Augmentation des catastrophes naturelles
Le réchauffement climatique accroît le rythme et la fréquence des phénomènes naturels extrêmes et dévastateurs, qu’il s’agisse des inondations, des tempêtes et des typhons qui balaient tout sur leur passage, des feux de forêts qui menacent les habitations et les écosystèmes, ou encore des sécheresses qui condamnent des milliers de personne à la faim et à l’exil.
Urgence humanitaire
Sécheresse et montées des eaux entraînent des flux migratoires incontrôlés et des urgences humanitaires. Certaines îles du Pacifique commencent à disparaître, et les nations occidentales, jusqu’à présent épargnées, commencent à être exposées : les États-Unis enregistrent par exemple leurs premiers réfugiés climatiques. Ce sont des familles déchirées, des conflits sociaux et économiques, des guerres et bien d’autres difficultés qui nous attendent si rien n’est fait à temps.
Crise de civilisation
Les scientifiques désignent unanimement l’activité humaine comme cause principale du réchauffement climatique actuel. Ils parlent même d’une nouvelle ère géologique caractérisée par l’empreinte humaine : l’anthropocène. À terme, le réchauffement climatique pourrait entraîner une hausse du niveau des océans qui pourrait engloutir des villes entières, et provoquer un tarissement irréversible des ressources. Couplé à une forte hausse démographique de la population mondiale, ces dynamiques structurelles nous conduisent à une grave crise d’ordre systémique.
Des solutions existent
Contenir la hausse des températures
Comme l’affirment les experts du GIEC, il est impératif de maintenir la hausse des températures mondiales en-deçà de 1,5 °C d’ici la fin du siècle. Pour cela, pas de miracle : il faut baisser les émissions de gaz à effet de serre dès maintenant.
Sortir des énergies fossiles
Il y a urgence : il faut en finir avec les énergies fossiles (pétrole, charbon, etc.) et leurs industries climaticides. Toutes les réserves actuellement connues doivent rester sous terre.
Développer les énergies renouvelables
Les énergies renouvelables sont en plein essor. Toute la question est de savoir si elles se développeront assez rapidement pour éviter un emballement climatique. Les technologies actuelles nous permettent de passer au « 100 % renouvelable » (comme le montrent de nombreux rapports, dont ceux de Greenpeace), et leurs coûts ne cessent diminuer et donc d’améliorer leur compétitivité. Il ne manque plus que la volonté politique.
Défaire le lobby climato-sceptique
Nos premiers adversaires sont l’indifférence et l’ignorance envers les sciences du climat, exploitées par des climato-sceptiques de tous bords souvent motivés par des intérêts financiers. Mais leur contingent ne cesse de se réduire à mesure que s’affinent les modèles scientifiques. Aujourd’hui, l’idée que les humains sont responsables des changements climatiques récents fait consensus pour plus de 95 % des scientifiques du climat dans le monde.
Changer de modèle
Il est également temps de changer de modèle de société pour aller vers plus de sobriété ; ce qui implique de faire évoluer nos politiques de transport, et plus largement nos habitudes de consommation, de privilégier une économie plus locale et les circuits courts, et d’apporter des réponses plus concrètes aux inégalités. Là encore, aux citoyens comme aux politiques d’inventer un modèle de société alternatif, compatible avec des modes de vie respectueux de l’impératif climatique.
Tenir compte des pays du Sud
Tous les pays n’ont pas la même responsabilité dans le dérèglement climatique. Les pays développés se sont industrialisés en consommant beaucoup d’énergies fossiles. De même, ils disposent aujourd’hui de davantage de ressources financières que les pays du Sud, d’une part parce qu’ils ont pris une avance historique, d’autre part parce que la prospérité du Nord repose en partie sur l’exploitation des ressources, à moindre frais, des pays du Sud.
Or les pays du Sud, qui cherchent également à se développer, doivent pouvoir suivre un processus de développement différent, respectueux du climat. Ils doivent investir dans les renouvelables et renoncer à certaines ressources fossiles. Il est donc tout à fait normal qu’ils demandent aux pays du Nord de financer une partie de leur développement.
Au cœur du problème climatique se trouvent donc les inégalités entres pays du Nord et pays du Sud, pays riches et pays pauvres. Des mécanismes de compensation doivent être prévus et il faut augmenter l’aide au développement. C’est notamment l’objectif du Fonds vert pour le climat, qui a vu le jour en 2009 à Copenhague. Hélas, sur la contribution prévue de 100 milliards de dollars annuels, seuls 10 milliards ont pour l’instant été levés.
Sanctionner les multinationales
Les multinationales ont à contribuer à l’effort collectif. Il n’est plus acceptable aujourd’hui qu’elles puissent continuer à polluer l’atmosphère sans être jamais appelées à rendre compte de leurs actes et des catastrophes humanitaires, passées et à venir, dont elles sont directement ou indirectement responsables. Il est donc temps d’instaurer une justice climatique.
La Commission des droits de l’Homme des Philippines a ainsi commencé à enquêter sur ces actes et à poursuivre de grandes multinationales, dont Lafarge et Total, pour leur contribution criminelle au réchauffement climatique.
Soutenir la diplomatie climatique
Le réchauffement climatique est un problème mondial. Pour cette raison, il est important de soutenir autant que possible tous les processus internationaux de discussion, comme les COP, qui commencent, quoique encore trop lentement, à porter leurs fruits.
Si cette diplomatie climatique doit être soutenue, elle ne dispense ni les citoyens ni les milieux économiques de transformer leurs modes de consommation et de fonctionnement pour répondre à l’urgence climatique.
Encourager les mouvements globaux
L’urgence est aujourd’hui à la création et à l’intensification d’un mouvement mondial pour le climat, qui défende la justice climatique et le « 100 % renouvelables », et soit capable d’empêcher tous les futurs projets climaticides. C’est aussi à la société civile de s’engager dans ce combat.
C’est pourquoi Greenpeace fait partie du Climate Action Network (CAN), un réseau d’ONG internationales, et se tourne de plus en plus vers les citoyennes et les citoyens pour un être un allié, un catalyseur de mobilisations.
Protéger nos forêts
Les forêts sont les poumons de la planète. Elles stockent un volume considérable de carbone et permettent d’atténuer les effets du réchauffement climatique, notamment en produisant une humidité indispensable aux écosystèmes qu’elles abritent. Elles préservent également les sols.
Pour cette raison, Greenpeace continue de mener une campagne acharnée contre la déforestation, afin d’atteindre un objectif Zéro Déforestation dans toutes les zones de la planète où la forêt est indispensable aux grands équilibres climatiques.
Nos demandes
Passer à 100 % d’énergies renouvelables
Plusieurs des scénarios retenus par le GIEC montrent qu’il est possible à la fois de limiter la hausse des températures à 1,5°C d’ici à la fin du siècle et de sortir progressivement du nucléaire. En France, plusieurs études montrent qu’il est possible de viser une production 100% énergies renouvelables en 2050 pour un coût inférieur ou comparable au nouveau nucléaire. La France a pris beaucoup de retard sur ses voisins européens dans le développement des renouvelables et la réduction de notre consommation d’énergie. Il est temps qu’elle passe à la vitesse supérieure.
Interdire tout nouveau projet climaticide
Il faut sortir des énergies fossiles. Dans cette perspective, Greenpeace s’oppose à tout nouveau projet climaticide, qu’il s’agisse d’ouvrir une nouvelle centrale à charbon ou d’entreprendre un nouveau forage pétrolier.
Désinvestir des énergies fossiles
Nous demandons aux banques et institutions financières de désinvestir des énergies sales. De même, les subventions publiques faramineuses accordées aux industries fossiles doivent être supprimées.
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