Suspension des permis de recherches de Shell en Guyane

C’est une bonne nouvelle qui vient de nous arriver: le groupe Shell, qui pensait débuter, fin juin, quatre forages exploratoires à 150 kilomètres des côtes guyanaises grâce à son permis de Guyane maritime, vient d’être arrêté dans sa course : « La compagnie ne dispose pas aujourd’hui de toutes les autorisations nécessaires pour lancer les opérations« , indique le ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie cité par LeMonde.fr .

Cette annonce marque une victoire d’étape pour la société civile et les associations de protection de l’environnement guyanaise, résultat notamment de la mobilisation de Guyane nature Environnement et du Collectif Or Bleu Contre Or Noir.

Le gouvernement semble vouloir la transparence

Cette annonce fait suite à une série de signaux plutôt positifs :
L’annonce de la révision du code minier, pour l’été, est un bon signe. Le code date en effet de 1810 !

De plus, Nicole Bricq a décidé de procéder à la mise en ligne, sur le site du ministère, de l’intégralité des permis de recherche d’hydrocarbures -pétrole et gaz- accordés ou en cours d’instruction.
Néanmoins, il reste à faire : sur cette carte, on trouver, département par département, les demandes de permis en cours d’instruction ou déjà attribués. Chaque demande de permis est accompagnée d’une fiche d’identité qui comprend : le nom de la société demandeuse, le ou les départements concernés, la carte de localisation de la demande, le type d’hydrocarbure recherché et l’état d’avancement du dossier (demande déposée, instruction en cours, décision) mais les permis schistes / roches mères ne sont pas spécifiés, les caractéristiques sont imprécises …

Toutes positives que soient ces mesures, Greenpeace attend que le Gouvernement se positionne en faveur d’une nouvelle loi visant à annuler définitivement les permis d’exploration et d’exploitation de gaz et pétrole de schistes et tout type d’exploration offshore profonde ou très profonde d’hydrocarbure.
Car l’urgence climatique impose tout simplement de ne pas aller chercher ces hydrocarbures ! Afin de rester sous la barre des deux degrés nous ne pouvons brûler plus de 20 % de nos réserves fossiles (charbon, pétrole et gaz), or les projets existants nous font déjà exploser ce quota, il n’est donc pas question d’en ouvrir de nouveaux.

Forages : ni ici, ni ailleurs !

Ce pas français n’est, en fait qu’un petit pas au niveau global… Aujourd’hui, les compagnies pétrolières tentent désespérément de repousser des limites auparavant considérées comme infranchissables, trop risquées ou non rentables. Cette expansion effrénée touche désormais l’Arctique, où la fonte des glaces causée par les changements climatiques ouvre la voie à de vastes régions jusque-là préservées. L’industrie pétrolière mondiale reste avide de nouveaux espaces à explorer et à forer.
Le cas de Shell est ici particulièrement symbolique, puisque le géant mène en ce moment même une quête sur les ressources en Arctique, une zone pourtant fragile, et essentielle à l’équilibre de notre planète.
Greenpeace a déjà alerté l’opinion sur les projets de Shell mais la bataille pour sauver l’Arctique ne fait que commencer !