Greenpeace condamne la peine de prison avec sursis d’un an prononcée aujourd’hui par la justice japonaise à l’encontre de Junichi Sato et Toru Suzuki. L’organisation considère cette décision comme injuste et disproportionnée au vu du seul « crime » commis par les activistes : avoir dénoncé la corruption régnant au sein du programme « scientifique » de chasse baleinière au Japon. Junichi Sato et Toru Suzuki ont été reconnus coupables de « vol » et « d’atteinte aux biens d’autrui », après avoir mené une enquête sur le détournement de viande de baleine.
Ils se sont vu infliger une peine d’emprisonnement avec sursis d’un an, assortie d’une mise à l’épreuve de trois ans. Junichi et Toru ont décidé de faire appel de cette décision.
Cette condamnation jette une ombre sur le respect des droits de l’Homme au Japon. Car le véritable « crime » de Junichi et Toru, c’est d’avoir couvert de honte les autorités. Lorsque la revanche politique et le maintien du statu quo priment sur le progrès de la démocratie, c’est notre devoir à tous de prendre position.
Le « crime » de Junichi et Toru
En 2008, suite à une enquête de Greenpeace, Junichi et Toru avaient présenté aux autorités nippones une caisse contenant de la chair de baleine, afin de prouver l’existence d’un trafic illégal à grande échelle au sein du programme « scientifique » de chasse baleinière.
Les deux militants sont alors arrêtés puis placés en garde à vue pendant 26 jours, dont 23 sans savoir les faits qui leur sont reprochés. Ils sont questionnés quotidiennement pendant 10 heures, attachés à une chaise, sans la présence d’un avocat. D’après le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, la décision d’arrêter les deux militants était motivée par des raisons politiques et constituait une violation de leurs droits humains.
« Nous ne méritons pas une telle condamnation. Cette décision est en totale contradiction avec les obligations du Japon vis-à -vis des traités internationaux sur les droits de l’Homme, dont il est signataire. Parmi ces droits figure notamment celui de dénoncer la corruption et les injustices au nom de l’intérêt public», a déclaré Junichi à l’issue du procès. « Nous sommes punis pour avoir révélé la véritable nature du programme de chasse baleinière, alors que les responsables de ce trafic de viande, financé par l’argent du contribuable, sont libres comme l’air.»
L’opinion mondiale mobilisée
L’affaire des « Tokyo Two » a soulevé de nombreuses réactions au niveau international, notamment de la part de l’archevêque Desmond Tutu, lauréat du prix Nobel de la paix, ou encore du Professeur Dirk Voorhoof, expert du droit international et témoin de la défense lors du procès. « Si une peine d’emprisonnement avec sursis est certes préférable à une peine de prison ferme, elle n’en constitue pas moins une nouvelle violation des droits des deux activistes, qui dès le départ, n’auraient jamais dû être arrêtés ou condamnés. », a affirmé l’expert juridique.
Les bureaux de Greenpeace présents pour soutenir ses activistes !
Greenpeace France et de nombreux bureaux de Greenpeace à travers le monde (Mexique, Washington, Espagne, Afrique du Sud …) se sont mobilisés ce matin devant les ambassades du Japon, pour porter ce message : « l’activisme n’est pas un crime ! »
Parce que l’opinion publique peut et doit faire pression, vous aussi, mobilisez-vous et adressez votre mail au ministre des Affaires Etrangères japonais : L’activisme n’est pas un crime