Total change de nom pour ne rien changer

Qu’est ce qui se cache derrière “Total Energies” ?

 

Le 9 février dernier au petit matin, c’est le branle-bas de combat au siège de Total. Alors que la multinationale est secouée par la mobilisation des raffineurs de Grandpuits qui protestent depuis plusieurs semaines contre la casse sociale et le greenwashing du groupe, Total annonce en grande pompe son changement de nom, devant un parterre de journalistes.

 

Habilement, la multinationale met en scène sa pseudo transition énergétique, qu’elle prétend mener depuis la signature de l’Accord de Paris. Le but ? se placer peu à peu comme la leader de l’énergie de demain. Derrière le “s” de “énergies”, elle veut faire croire qu’elle diversifie son activité, notamment via l’exploitation et la production de nouvelles énergies, pour mieux masquer son addiction au pétrole. Déjà en mai dernier, la multinationale annonçait prendre de nouveaux engagements pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Ce coup de comm bien huilé masquait une toute autre réalité. En effet, Total demeure une major pétrolière qui compte bien préserver ses objectifs financiers et les dividendes de ses actionnaires, en exploitant toujours plus d’hydrocarbures, et tant pis pour le climat et notre avenir.

 

Total toujours addicte au pétrole

L’activité de Total c’est toujours 99,7% d’énergies fossiles. En dépit de la communication de la géante pétrolière, les faits sont têtus. 

En février, nous sortions avec Reclaim Finance un rapport rappelant que les activités de Total sont encore largement incompatibles avec les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, fixés par l’Accord de Paris.

En 2020, Total a par exemple produit 447 unités d’énergies fossiles contre 1 unité d’énergies renouvelables.

Une réalité bien éloignée de ce qu’elle prétend dans sa communication exclusivement orientée sur les énergies renouvelables. Cet ordre de grandeur devrait très peu changer sur les 10 années qu’il nous reste pour opérer les transformations nécessaires pour respecter l’Accord de Paris (limiter le réchauffement en deçà de 1,5°C d’ici à 2100). Ainsi, en 2030, les émissions de CO2 de Total devraient excéder de 200Mt les émissions maximales autorisées pour s’aligner sur une trajectoire à 1,5°C. Ce n’est donc pas vraiment ce qu’on peut appeler un “verdissement” de la multinationale. Ce n’est ni plus ni moins que du greenwashing. C’est pour cela que nous n’avons pas hésité à répondre à la communication de Total, pour lui rappeler son vrai bilan.

Total a donc décidé de changer de nom, pour ne surtout rien changer à son modèle économique, largement incompatible avec l’urgence climatique.