En début d’année, l’Esperanza se rendait à environ 250 kilomètres au large des côtes nord du Brésil pour effectuer les toutes premières images du récif de l’Amazone. A son bord se trouvait l’équipe de scientifiques brésiliens qui a confirmé l’existence du récif en avril 2016. Les images ont été à la hauteur de nos espérances. C’est un biome unique que nous avons pu documenter, fait de différentes espèces de coraux, d’éponges et de rodolithes, où vit une quantité incommensurable de poissons et autres espèces marines, dont certaines seraient inconnues jusqu’alors.
Sauf que la menace plane. Un consortium de pétroliers, dont le français Total et le britannique BP, souhaitent effectuer des forages exploratoires dans cette zone. Or, ils ne peuvent plus ignorer l’existence et maintenant la richesse de cet écosystème qu’est le récif de l’Amazone. Le puits le plus proche du récif se trouve à seulement 28 km. Et il appartient à Total.
Total, géant pétrolier qui se dit « green »
Créée par l’Etat français en 1924 sous le nom de Compagnie française des pétroles, elle devient en 1929 la Compagnie française de raffinage et commence déjà à étendre ses activités à l’international. En 1960, Total commence à investir dans le secteur de la pétrochimie et c’est l’année suivante qu’il exploite pour la première fois un gisement offshore, au Gabon. Le premier forage en eaux profondes aura lieu 20 ans plus tard en Méditerranée. Aujourd’hui, Total se présente comme un expert du forage ultra-profond.
Total est une multinationale qui compte 96 000 collaborateurs et 882 sociétés consolidées présents dans 130 pays. Elle est tentaculaire.
En 2014, Total présente sa nouvelle signature, son nouveau credo : « Committed to better energy » (« Engagés pour de meilleures énergies »). Comprendre : produire moins, produire mieux. Un positionnement plutôt dissonant pour une supermajor de l’industrie pétrolière… Sauf que ces belles paroles ne valent rien si Total concrétise ses ambitions au large du Brésil. Au sein d’un consortium de pétroliers dont fait également partie le britannique BP, Total a dépensé 300 millions de dollars aux enchères en vue de l’acquisition de cinq blocs tout près du récif de l’Amazone et s’apprête à dépenser 310 millions de dollars pour cette première phase de forage exploratoire.
Le temps presse. Les activités d’exploration pourraient bien commencer cette année. Il est inenvisageable de laisser la cupidité d’une supermajor pétrolière mettre en danger une biodiversité aussi riche.
Nous avons encore une chance de l’arrêter
Nous sommes le 27 mars 2017. Total n’a montré aucun signe de bonne volonté allant dans le sens de la protection du récif de l’Amazone. C’est là que vous, avec nous, pouvez intervenir et rejoindre les défenseurs du récif de l’Amazone.
Nos activistes sont en ce moment devant le siège de Total, à Paris – La Défense. Une marée noire de 200 m2 a été simulée sur le parvis pour dénoncer les risques insensés que le pétrolier ferait peser sur le récif de l’Amazone s’il s’entêtait dans ces projets d’exploration pétrolière.
Vous pouvez les soutenir en signant notre pétition et en parlant de nos actions sur les réseaux sociaux. Mobilisez-vous pour le récif de l’Amazone.