Très cher nucléaire

Une analyse confirmée aujourd’hui par Greenpeace, qui publie une étude synthétique comparant les coûts de production futurs de l’électricité nucléaire et les coûts de production futurs de l’électricité d’origine renouvelable.

Greenpeace y expose de manière synthétique les coûts de production futurs de l’électricité issue de réacteurs nucléaires français qui seraient exploités au-delà de 40 ans, et les compare à ceux de l’électricité d’origine renouvelable dans les années à venir. Elle repose sur les expertises indépendantes de Global Chance et de Wise-Paris et utilise la méthode du coût courant économique (proposée par la Cour des comptes) pour évaluer les coûts de production du nucléaire.
Concernant ceux des renouvelables, les données utilisées sont celles fournies par différents acteurs institutionnels et industriels tels que l’AIE (Agence internationale de l’énergie), le Fraunhofer-Gesellschaft (organisme allemand spécialisé dans la recherche en sciences appliquées) , l’IRENA (Agence Internationale de l’énergie renouvelable) , l’EWEA (European Wind Energy Association), l’EIA (Agence de l’énergie américaine) , la Cour des comptes ou encore l’ADEME.

Si investir afin de prolonger la durée de fonctionnement des réacteurs nucléaires au-delà de 40 ans correspond à la stratégie industrielle d’EDF, rappelons que pour l’ASN, seule autorité habilitée à donner son accord sur la prolongation, « l’extension au-delà de 40 ans n’est pas acquise« .

Les conclusions de l’analyse menée par Greenpeace sont claires

Des conclusions qui tiennent en un schéma, ou en quelques points. En résumé ? Pour que le nucléaire reste moins cher que les énergies renouvelables à court terme, il faudrait le prolonger en bradant la sûreté, pourtant mise en exergue par les industriels et les États depuis le déclenchement de la catastrophe nucléaire de Fukushima.

En quatre points clés

 

Que dira le projet de loi ?

Avec plus de deux ans de retard sur le calendrier défendu par le candidat François Hollande pendant sa campagne présidentielle, et après moult incertitudes, annonces, reports et autres couacs ministériels, Ségolène Royal doit présenter, le 18 juin prochain, les grandes lignes du projet de loi sur la transition énergétique.

Le bon sens économique et environnemental voudrait que le gouvernement plafonne à 40 ans maximum la durée d’exploitation des réacteurs nucléaires.

Sans décision claire sur ce point, comme l’a souligné la Cour des comptes, l’État laisserait EDF imposer aux Français sa coûteuse obstination pour le nucléaire.

Alors que près de 13 000 citoyens européens demandent aujourd’hui la limitation de durée de vie du parc nucléaire européen et français, nous sommes impatients de savoir, enfin, ce qui sera proposé.