L’Arctic Sunrise continue son périple sur les côtes européennes, pour promouvoir les méthodes des pêcheurs artisans. Car une pêche respectueuse de l’environnement est le seul moyen d’assurer une mer pleine de poissons et donc un avenir au métier.
Après son étape basque, au port de Bayonne (voir le reportage vidéo) , c’est sur les côtes bretonnes que le navire de Greenpeace a fait escale.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’arrivée du navire de Greenpeace à Saint-Malo pour parler de pêche, n’est pas passée inaperçue.
Certains pêcheurs, appuyés par des décideurs politiques ont en effet déployé toute leur énergie (et leur influence ! ) pour discréditer la démarche de Greenpeace et de la Plateforme des Petits Pêcheurs, allant même jusqu’à œuvrer pour déplacer le quai d’attache de l’Arctic Sunrise 48 heures avant son ouverture au public !
L' »accueil » était fort bien organisé : une banderole de « bienvenue » nous attendait, déployée sur un chalutier : « Greenpeace, prédateurs des emplois de la filière pêche ».
Notre réponse est claire : « sans poissons, pas de pêcheurs ».
Manifestement, la présence de Greenpeace et de son équipage n’était pas souhaitée tant que les négociations sur la Politique Commune de la Pêche n’étaient pas terminées. Les résultats de ces discussions sont attendus aujourd’hui.
Une campagne POUR une pêche durable !
Greenpeace défend la reconstitution des stocks de poissons le plus rapidement possible à des niveaux sains car c’est justement le seul moyen de préserver les emplois de la pêche sur le long terme.
Mettre fin à la surpêche, c’est mettre fin à un manque à gagner de 3 milliards d’euros par an au niveau européen et c’est se donner les moyens de créer 6000 emplois en France, et donc de réaliser une croissance de 50% des emplois dans le secteur. Sur le sujet, voir les études de la New Economics Foundation (NEF) (en anglais) et le résumé : La pêche durable relève d’un simple bon sens économique en français.
La présence de Greenpeace à Saint-Malo a permis de faire émerger un débat entre professionnels, seul moyen d’avancer ensemble pour défendre un modèle définit par ses avantages environnementaux, sociaux et économiques. Ainsi, l’Arctic Sunrise a donné aux représentants de la plateforme de la Petite pêche artisanale français et à des pêcheurs locaux l’occasion d’échanger sur l’ensemble des volets liés à la pêche : enjeux environnementaux, sociaux et économiques …
Une pêche durable, qu’est ce que c’est ?
Les techniques de pêches durables, n’occasionnent pas de rejets et ont un faible impact sur les fonds marins. C’est une pêche de qualité dont le produit est bien valorisé sur les marchés locaux voire nationaux, qui induit une dépense en gasoil relativement faible qui ne contraint pas le pêcheur à s’enfermer dans une course au poisson pour assurer la rentabilité de son activité. C’est une pêche qui crée 4 à 7 fois plus d’emplois que la pêche industrielle par tonne de poisson pêché. Des emplois à temps plein et non délocalisables.
En dépit de ces avantages évidents et du fait que ce segment de pêche représente 80% des bateaux et la moitié des emplois en Europe, Monsieur le Ministre, Frédéric Cuvillier, s’obstine à les ignorer.
Il n’a d’ailleurs toujours pas répondu à notre demande de rendez-vous, pas plus qu’à notre invitation conjointe avec la plateforme petit pêche artisanale à nous rejoindre à bord à Boulogne sur Mer.
L’Arctic Sunrise poursuit sa route
L’Arctic Sunrise s’est déjà rendu à la rencontre des petits pêcheurs en Roumanie, Bulgarie, Grèce, Slovénie, Croatie, Italie et Espagne. Le bateau est actuellement sur les côtés anglaises, face à la Bretagne, avec à son bord un pêcheur artisan français, qui pourra échanger avec ses homologues anglais sur les enjeux de demain pour la pêche en Europe. L’Arctic Sunrise fera ensuite escale à Boulogne les 3 et 4 juin.
Pour comprendre la campagne, aller à la rencontre des petits pêcheurs, vous êtes invités à nous rejoindre à bord à Boulogne-sur-Mer, Quai Amiral Huguet, bassin Loubet, Lundi 3 juin de 14h à 19h et mardi 4 juin de 10h à 18h.