Le Parc national du Cabo Orange, 619 000 hectares d’espace protégé
Le Cabo Orange se situe dans l’Etat d’Amapá, au nord du Brésil, là où se rencontrent le fleuve Amazone et l’océan Atlantique.
Vue aérienne du parc national du Cabo Orange.
Lamantins de l’Amazone.
La mangrove amazonienne : une biodiversité incomparable
Il est 4h00 du matin et nous nous apprêtons à embarquer dans un petit bateau à moteur en compagnie de Ricardo Motta Pires, le responsable du parc du Cabo Orange. Ricardo souhaite nous faire découvrir toutes les richesses de la mangrove qui se trouve à la pointe nord du parc, à la frontière guyanaise.
Le chemin est long. Très long. C’est le noir complet et notre bateau file à toute vitesse sur le fleuve. Les heures passent. Les kilomètres défilent. Au moment où nous arrivons à l’entrée de la mangrove, le jour a déjà pointé le bout de son nez depuis un moment. Nous ralentissons et pénétrons tout doucement cet endroit à la végétation luxuriante. Après quelques minutes, il est temps de descendre du bateau et de poursuivre à pied.
Mangrove du Cabo Orange.
L’opulence de la biodiversité est impressionnante. Lors de notre exploration nous avons pu voir de nombreuses espèces d’oiseaux (aigles, ibis rouges, plusieurs espèces de perroquets), des crabes, des poissons et, bien que nous n’en ayons pas vu la couleur, nous avons bel et bien vu les empreintes d’un jaguar. C’est également ici que de mi-décembre à mi-mars, certaines espèces de poissons se réfugient pour se reproduire.
Non loin de ce trésor écologique, des projets d’exploration pétrolière offshore
Les aigrettes et les ibis rouges du Cabo Orange.
En plus de menacer le récif de l’Amazone, ces projets écocides pourraient avoir de très graves conséquences à terre en cas de marée noire. La mangrove est un espace entièrement plat, qui bénéficie de l’influence de l’océan grâce aux marées. Si une marée noire devait arriver jusque-là, le pétrole se déposerait sur les racines, le sol et les branches au moment des marées descendantes et étoufferait complètement la végétation qui, privée d’oxygène, viendrait à mourir.
La mangrove est ainsi faite qu’il serait impossible de nettoyer une marée noire. Pour Ricardo, « si les entreprises pétrolières veulent poursuivre leurs projets, leur plan d’intervention en cas d’accident doit être extrêmement rapide pour éviter un désastre ». Sauf que lorsque l’on regarde quelques années en arrière la catastrophe de Deepwater Horizon, on peut se permettre de douter de leur efficacité.
Ne laissons pas Total et BP mettre en danger ces trésors de biodiversité. Demandez-leur d’abandonner leurs projets d’exploration pétrolière au large du Brésil.