Aujourd’hui, à Luxembourg, les ministres européens de la pêche discutent une proposition de réforme de la Politique commune des pêches (PCP) que la présidence danoise souhaite soumettre au vote. Greenpeace est donc sur place également, avec 50 militants qui sont venus demander aux ministres d’agir pour que la surpêche cesse en rejetant la proposition danoise.
Un accord qui manque cruellement d’ambition
L’accord concocté par la présidence danoise n’empêcherait pas la surpêche car il n’exprime pas la volonté de rétablir suffisamment rapidement les populations de poissons à un niveau durable pour l’environnement et pour garantir le maintien d’une activité de pêche en Europe.
Rappelons qu’aujourd’hui, près de 3/4 des stocks de poissons sont d’ores et déjà surexploités en Europe. Cet accord ne ferait que précipiter l’épuisement des océans dans la prochaine décennie !
Jusqu’ici, la PCP a privilégié le court terme et les intérêts des bateaux européens les plus destructeurs en leur attribuant des subventions et des quotas de pêche trop généreux. Ces pratiques se sont traduites par un désastre environnemental, des performances économiques médiocres et un déclin de la stabilité sociale et de l’emploi.
Nous ne pouvons pas permettre que cette situation ubuesque continue, les ministres européens doivent trouver le courage d’arrêter la pêche destructrice et de récompenser ceux qui pêchent de manière responsable.
Aujourd’hui il est possible de mettre fin à la surpêche et de donner un avenir aux pêcheurs : c’est uniquement une question de volonté politique. C’est aussi, en France, un défi pour le nouveau gouvernement. L’intégration de la pêche au sein du Ministère de l’écologie est un signe positif. Mais c’est à l’ambition que portera la France dans les négociations pour la réforme de la PCP que sera jugée la sincérité de cette volonté de changement proclamée.
lire la tribune publiée par ISABELLE AUTISSIER navigatrice et écrivaine, JEAN-FRANÇOIS JULLIARD Directeur général de Greenpeace France, STÉPHAN BEAUCHER Océan 2012 dans Libération : Pour la survie de la pêche européenne, il est urgent d’agir !