Océan Antarctique le 26 janvier 2008. Après deux semaines de course-poursuite avec la flotte de chasse japonaise sur 4300 milles nautiques, le navire de Greenpeace l’Esperanza, à court de carburant, est contraint de quitter les eaux de l’Océan Antarctique pour rejoindre l’Australie. L’action de Greenpeace a permis de paralyser la chasse durant 15 jours et ainsi sauver plus de 100 baleines, ce qui en fait à ce jour la campagne la plus fructueuse de Greenpeace.
En partant ce matin, Sakyo Noda, de Greenpeace Japon a adressé par radio le message suivant à l’équipage du Nisshin Maru : « Nous savons que vous avez eu ces dernières semaines l’ordre de Tokyo de ne pas tuer de baleine en notre présence… Demandez vous pourquoi il vous faut ainsi vous cacher et agir sans témoin gênant s’il n’y a aucun problème avec votre programme de chasse ! » Greenpeace a également demandé une nouvelle fois à la flotte d’arrêter son programme et de rentrer au Japon. Le navire de surveillance australien l’Oceanic Viking reste quant à lui toujours sur zone.
Le 12 janvier, l’Esperanza a pris en chasse le Nisshin Maru et ne l’a plus lâché. Sans le soutien de leur navire-usine, les bateaux harponneurs ont été dans l’incapacité de tuer la moindre baleine, celles-ci étant immédiatement hissées à son bord après leur mise à mort. C’est donc l’ensemble du programme dit «scientifique» qui a été interrompu. Pour atteindre son quota auto attribué de 1000 baleines, les chasseurs japonais tuent en moyenne 8 petits rorquals par jour et un rorqual commun tous les deux jours. La présence de Greenpeace a ainsi permis de sauver la vie à plus de 100 baleines, ce qui en fait à ce jour la campagne la plus fructueuse de Greenpeace contre la chasse à la baleine.
L’expédition de Greenpeace dans l’Océan austral a suscité une attention considérable de la part de l’opinion publique et des médias japonais. Beaucoup se demandent aujourd’hui pourquoi il est nécessaire d’utiliser des fonds publics pour financer un programme qui ramène de la viande qui finit, faute de demande, dans des entrepôts ou des boîtes d’alimentation pour chats.
De plus, le gouvernement japonais par la voie de son Premier Ministre, M. Fukuda, a enfin assumé devant le Parlement la complète paternité de ce programme, cessant de se retrancher derrière « l’indépendance » de l’Institut de Recherche sur les Cétacés.
« Même si l’Esperanza doit faire demi-tour, la campagne pour mettre un terme à la chasse à la baleine dans le sanctuaire de l’Océan austral est loin d’être terminée, affirme Karli Thomas, de Greenpeace. La pression que nous avons réussi à créer en mer pendant cette expédition doit maintenant continuer à terre, sur le terrain politique et au niveau de l’opinion publique, en particulier au Japon. »