Dans la nuit de samedi à dimanche, quelques 250 agences BNP dans plus de 20 villes de France ont été rhabillées par les militants de Greenpeace de visuels qui promettent du rêve… et qui dénoncent les investissements radioactifs de la BNP, championne du monde du nucléaire : à Jaitapur, en Inde, avec le projet de 2 EPR sur une zone sismique et au Brésil avec Angra, centrale nucléaire modèle pré-Tchernobyl…
Greenpeace mobilisée dans toute la France
Une vingtaine de villes ont participé à cette activité, les militants de Greenpeace apposant des affiches « de rêves » sur 250 agences BNP : « L’Inde merveilleuse … Ses saris, ses couleurs, son Taj Mahal … Et ses réacteurs nucléaires en zone sismique financés par la BNP »
A Paris, des danseurs de samba et des personnes en saris étaient présents pour informer les passants sur les investissements radioactifs de la BNP.
La BNP, chef de file du financement du projet indien
Suite à une première action réalisée le 6 décembre devant le siège de la BNP à Paris et dénonçant la participation de la banque au financement du projet de Jaitapur, Greenpeace a été reçue par des dirigeants de la banque, qui ont fini par confirmer que la BNP sera bien la banque arrangeuse sur le projet de Jaitapur.
C’est donc elle qui organisera la participation de divers autres établissements bancaires au prêt de plusieurs milliards d’euros qui couvrira 70 % du coût total de la transaction.
Le secret bancaire brandi pour maintenir ses clients dans l’ignorance
Sur les montants investis dans ces projets, silence radio : BNP invoque le secret bancaire, qui ne peut être levé qu’avec l’accord du client. Sur les aspects liés à la sûreté, la BNP se veut rassurante, garantissant qu’elle a les moyens de faire évoluer le niveau de la sécurité en Inde en conditionnant la délivrance du prêt. Les représentants de BNP affirment travailler sur une politique de régulation de leurs investissements radioactifs, qui comprendrait notamment des études indépendantes sur les risques industriels.
Mais là encore le secret bancaire a bon dos : impossible de connaître le contenu de ces études soi-disant indépendantes, ni leurs résultats. Les clients de BNP devront-ils se contenter de la parole de leur banquier quant à l’impact des projets financés avec leur argent ?
Rappelons que Jaitapur n’est qu’un exemple de ces projets radioactifs risqués financés par la BNP. Au Brésil, la banque réfléchit au financement d’un réacteur pré-Tchernobyl situé à Angra, à 150 km de Rio. La BNP se dit responsable, elle ne doit donc pas s’impliquer dans ces projets dangereux. De même, si elle veut paraître un minimum crédible dans sa démarche de transparence, la BNP doit informer ses clients sur l’usage qu’elle fait de leur argent.
Pour en savoir plus :
Le site Où va votre argent ?
Le site Nuclear Banks, no Thanks (en anglais)