Dans la glaciale mer de Kara, sur la route maritime nord, bien loin des yeux des médias et des citoyens, les géants pétroliers Rosneft et ExxonMobil se préparent à explorer les profondeurs de l’Arctique.
Alors que le brise glace de Greenpeace, l’Arctic Sunrise était sur place, pour documenter et dénoncer cette exploration pétrolière au large de la côte nord de la Russie, les gardes-côtes russes sont intervenus, menaçant d’utiliser la force et de tirer sur notre navire.
Nous avions pénétré dans cette zone maritime samedi matin à l’aube, sans autorisation, après que nos trois demandes auprès des autorités russes aient été rejetées. Ces rejets des autorités intervenaient en dépit du fait que l’Arctic Sunrise est un brise-glace de classe supérieure aux navires que l’industrie pétrolière utilise pour préparer ses forages en haute mer.
Nous nous devions d’entrer dans cette zone, pour témoigner de la volonté de Rosneft et d’ExxonMobil d’opérer dans cette région isolée où les conditions météorologiques sont hostiles et imprévisibles, où il fait nuit noire moitié de l’année, où la glace d’hiver se déplace avec une force implacable. Nous nous devions d’entrer dans cette zone pour dénoncer, au monde entier, leur volonté de forer dans ce lieu risqué, avec du matériel hors d’âge.
Pour la Russie, la présence de Greenpeace dans cette zone est une « provocation »…
Alors que dimanche, les Pays-Bas (dont l’Arctic Sunrise bat pavillon) ont annoncé que le droit de Greenpeace à manifester pacifiquement était « incontestable », la Russie est intervenue.
Lundi, après être montés à bord de l’Arctic Sunrise, les garde-côtes russes ont réitéré leur position selon laquelle le bateau était entré illégalement par la route maritime du nord. Ils nous ont averti qu’ils utiliseraient la force si nécessaire, y compris en ouvrant le feu sur le bateau, si l’Arctic Sunrise ne partait pas…
Les autorités russes, sont intervenues alors que l’Arctic Sunrise avait mis à l’eau des zodiacs près du « Geolog Dmitri Nalivkine », un navire d’exploration pétrolière opérant pour le compte de Rosneft, la compagnie pétrolière publique russe, et d’ExxonMobil.
Après cet épisode, nous avons décidé de quitter la route maritime du nord afin que tout risque pour l’équipage du bateau soit évité. et de faire route vers le port de Kirkenes en Norvège.
Nous exposerons la vérité coûte que coûte
Nous sommes ici pour braquer les projecteurs sur les activités menées par des compagnies pétrolières dans l’Arctique russe et nous ne nous laisserons pas intimider.
Car il est de notre devoir de dénoncer ces forages en mer dans l’Arctique, en particulier à proximité du Parc national arctique russe, un sanctuaire isolé pour des espèces menacées comme les ours polaires, les narvals et une large variété de mammifères marins et d’oiseaux arctiques, où une marée noire serait impossible à nettoyer.
Nous ne serons pas réduits au silence. Le public a le droit de connaître la menace qui se profile à l’horizon arctique ainsi que les noms et les visages des entreprises qui prennent ce risque.
Ajoutez votre voix à la notre, et à celle des millions de citoyens déjà mobilisés dans le monde