Cette année, nous avons décidé d’évaluer les 19 marques de vêtements (mode et sport) qui se sont engagées dans la Detox, c’est-à-dire qui ont accepté de cesser d’utiliser des produits chimiques dangereux d’ici à 2020. Leurs progrès ont été analysés à la lumière de trois critères :
• La mise en œuvre d’un plan concret visant à identifier les substances chimiques dangereuses utilisées par les fournisseurs, assorti d’un calendrier échelonnant leur élimination d’ici à 2020.
• L’élimination des composés perfluorés ou polyfluorés (PFC), une famille de substances chimiques persistantes largement utilisée par l’industrie textile.
• La transparence concernant notamment les rejets de produits dangereux par les fournisseurs et la publication de données concernant ces rejets.
Classement 2016
Les « tops » : deux des plus grandes entreprises de mode au monde, H&M et Inditex (Zara), ainsi que la marque italienne Benetton, sont en tête du podium. Elles ont toutes les trois fait des efforts sur l’ensemble des critères définis par Greenpeace, et prouvent ainsi qu’une mode sans produits toxiques est possible.
Les « peut mieux faire » : sur les 19 marques évaluées, 12 n’avancent pas suffisamment vite : Adidas, Burberry, C&A, Fast Retailing (Uniqlo), G-Star, Levi’s, Mango, M&S, Miroglio, Primark, Puma et Valentino. Elles doivent accélérer leur transformation si elles comptent atteindre leur objectif « mode sans toxiques » en 2020.
Les « flops » : Nike, LiNing, Esprit et Victoria’s Secret semblent avoir baissé les bras. Dans les années à venir, nous réévaluerons leurs progrès pour s’assurer qu’elles n’utilisent plus de produits toxique en 2020.
Hors catégorie, les « toxic addicts » : certaines marques refusent toujours de rejoindre la tendance sans toxiques, alors que des analyses réalisées par Greenpeace ces dernières années ont révélé la présence de dangereux polluants dans leurs vêtements. Armani, Bestseller, Diesel, D&G, GAP, Metersbonwe, PVH, VAncl et Versace mais aussi des françaises du luxe Hermès et LVMH Group/Christian Dior Couture continuent de fermer les yeux sur le problème et sont donc carrément « hors classement ».
Près de 15 % de la production textile mondiale engagée dans la Detox…
Aujourd’hui, plus de 76 marques et fournisseurs textiles se sont engagés en faveur d’une désintoxication complète de leur chaîne d’approvisionnement d’ici à 2020. Ensemble, ces entreprises représentent environ 15 % de la production textile mondiale.
Peu d’entreprises, voire aucune, ne remettent aujourd’hui en cause la possibilité d’une désintoxication. La seule question qui demeure, c’est la vitesse de réalisation de celle-ci.
…Mais ce n’est encore qu’une goutte d’eau dans un océan de pollution
Depuis des années, l’industrie textile rejette des produits chimiques toxiques dans l’environnement. Pour les populations qui vivent à proximité des centres de production, la pollution des cours d’eau est un problème quotidien que les réglementations ne parviennent pas à empêcher, notamment dans les pays du Sud. Par exemple, en Chine, l’eau de 80 % des nappes phréatiques est impropre à la consommation.
Greenpeace a lancé sa campagne Detox en 2011 pour remédier à ce problème et demander à l’industrie textile de prendre ses responsabilités.
Notre addiction à la mode, mais aussi la vitesse à laquelle nous fabriquons, achetons, utilisons puis jetons les vêtements, ne font qu’amplifier les impacts humains et environnementaux de l’industrie textile. La production de masse de vêtements bon marché ne sera jamais durable, et la prochaine étape consiste à envisager d’autres modèles de consommation. Avec vous à nos côtés, nous comptons bien transformer pour de bon l’industrie de la mode !