Après Nike et Puma, c’est au tour d’Adidas et de Lacoste de relever le défi lancé par Greenpeace et de s’engager dans la voie d’un monde sans produits toxiques. Sur leurs sites Internet respectifs, les deux marques ont annoncé leur intention d’adopter une politique « zéro rejet », reconnaissant de fait qu’en matière de produits toxiques et dangereux, aucun niveau ne saurait être inoffensif pour l’être humain ou pour l’environnement. C’est un grand bond en avant et une excellente nouvelle pour la planète, ses habitants et ses rivières.
Les marques révèleront leurs plans d’action dans quelques semaines
Adidas a ainsi annoncé la mise en place d’initiatives ciblées, parmi lesquelles un programme visant l’abandon total des éthoxylates de nonylphénol (NPE), et le développement d’une collaboration avec tous ses fournisseurs à chaque étape de la production. La marque aux trois bandes a également accepté de garantir une transparence totale sur les substances chimiques rejetées par ses sous-traitants « pour toutes les usines » et « pour chaque année ». Mis à part son propre programme de mesures, le n°2 mondial des articles de sport s’est aussi engagé à mettre sur pied une approche entre les différents secteurs industriels concernés. Un programme reprenant l’ensemble de ces mesures devrait être dévoilé sous sept semaines. Ce qui devrait coïncider avec la présentation du programme de Nike… Une nouvelle compétition en perspective ?
De son côté, Lacoste entend elle aussi éradiquer totalement de ses chaînes de production l’utilisation des NPE et mettre en place un plan d’élimination progressive des rejets de substances toxiques. La marque française compte également participer à toutes les démarches de la filière textile au profit de la santé et de l’environnement.
Greenpeace « passe un savon » aux marques de vêtements
L’engagement d’Adidas intervient sept semaines après le lancement par Greenpeace du défi Detox et de la publication du rapport Dirty Laundry (« Linge sale »), synthétisant une année d’enquête sur la pollution des eaux chinoises.
La semaine dernière, dans un nouveau rapport (Dirty Laudry 2 – en anglais), Greenpeace publiait les résultats d’analyses effectuées en laboratoire sur 78 articles de 15 marques différentes. Ces articles ont été achetés dans des points de vente officiels, implantés dans 18 pays. Au total, 52 articles fabriqués dans 12 pays présentaient des résidus d’éthoxylates de nonylphénol (NPE) en quantités supérieures à la limite autorisée. Une fois les vêtements lavés, les NPE se dissolvent dans l’eau et se transforment en nonylphénol, un produit toxique qui peut, à terme, s’accumuler dans les sédiments des rivières et se retrouver dans la chaîne alimentaire.
Depuis que Greenpeace a exposé sur la place publique le « linge sale » des marques de vêtements, la « grande lessive » a commencée dans l’industrie du textile : d’autres marques, quoiqu’un peu à la traîne, semblent s’engager elles aussi. G-Star Raw, Uniqlo et la marque chinoise Li Ning montrent ainsi des signes de bonne volonté. Dans les prochaines semaines, Greenpeace continuera de faire pression sur ces groupes pour qu’ils renforcent leurs engagements et aillent encore plus loin dans leur démarche.
Avec vous, rien n’est impossible
Sans le soutien des militants et activistes de Greenpeace, qui se sont mobilisés pour demander aux grandes marques du textile de « faire le ménage » dans leurs chaînes de production, les victoires remportées aujourd’hui n’auraient pas été possibles.
Mais nous sommes conscients qu’il ne s’agit là que de victoires d’étape. Nous sommes engagés sur une course de fond, et la piste qui mène jusqu’à l’objectif « zéro déchet » est un marathon. Puma, Nike, Adidas et consorts doivent désormais traduire leurs engagements en mesures concrètes et ambitieuses, de façon à ce que des changements effectifs se fassent sentir le plus tôt possible sur le terrain. Comptez sur nous, Greenpeace restera vigilante !