Une cargaison de bois très suspect en provenance de l’Amazonie brésilienne arrive en ce moment même en Europe, dans le port de Rotterdam.
Ce bois, transporté à bord du navire Marfret Guyane, navire qui bat pavillon français, est destiné aux entreprises belges Lemahieu et Omniplex et provient de la scierie et exportateur brésilien Rainbow Trading.
Cette scierie est l’une de celles dénoncées par Greenpeace dans son enquête datée d’octobre 2014. Relire notre article : Amazonie : sur la piste du bois illégal.
C’est pourquoi Greenpeace a agi ce matin : ce bois ne doit pas arriver !
ACTION en direct : @Greenpeace proteste contre une arrivée de bois suspect #Amazonie à #Rotterdam pic.twitter.com/38zDyXlXu4 #TraficBois
— Greenpeace France (@greenpeacefr) 6 Novembre 2014
Greenpeace appelle les autorités de l’Union européenne à appliquer le règlement contre le bois illégal en Europe (RBUE) en saisissant le bois à bord du Marfret Guyane avant qu’il ne soit autorisé à entrer sur le marché et en procédant à un contrôle des importateurs et de la cargaison.
Car Rainbow Trading utilise vraisemblablement des documents pseudo-légaux, ne correspondant à aucune transaction réelle, pour blanchir les grumes livrées en provenance d’une zone de coupe illégale. Et une fois dotée de ces documents (GF1 et GF3), maquillés de “légalité”, le bois scié peut partir n’importe où, y compris à l’exportation…
Après l’enquête de Greenpeace, Odani – l’une des scieries auprès desquelles se fournit quotidiennement Rainbow Trading – a été perquisitionnée par les autorités brésiliennes. Leur bois a été saisi après examen des « faux papiers » fournis … Or, selon la législation européenne, il est interdit aux sociétés de se fournir en bois récolté illégalement. Elles ont également la responsabilité de renoncer à importer du bois sur lequel pèse un fort soupçon d’illégalité, ce qui est le cas de la cargaison du Marfret Guyane. Les importateurs doivent donc renforcer considérablement leurs procédures de diligence raisonnée en cessant de considérer les documents officiels brésiliens comme des preuves suffisantes de légalité.