42 activistes de Greenpeace jugés à Cherbourg

Climat

Paris, le 16 juin 2011 – Le procès des activistes de Greenpeace qui ont bloqué le chantier EPR de Flamanville le 2 mai dernier débute à 9h aujourd’hui, au tribunal correctionnel de Cherbourg.

« Le but des militants de Greenpeace qui ont bloqué le chantier EPR de Flamanville le 2 mai dernier était de dénoncer l’aberration de ce projet nucléaire, de réveiller les responsables politiques et l’opinion publique, de créer le débat citoyen. Car la catastrophe de Fukushima n’a rien changé pour les dirigeants politiques français : le chef de l’État refuse tout simplement de discuter le choix du nucléaire. Et la contestation citoyenne, engagée mais non-violente, de ce choix énergétique complètement has been est réprimée très sévèrement, explique Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. Alors que la situation énergétique européenne est en train de changer radicalement et que l’opinion publique française se montre très majoritairement favorable à une sortie du nucléaire, les responsables politiques français n’ont plus le choix : ils doivent sortir de leur aveuglement et évoluer, pour ne pas faire de la France le pays has been de l’énergie. »

Rappel des faits
Le 2 mai dernier, 42 militants de Greenpeace ont bloqué le chantier de construction du réacteur EPR de Flamanville (Manche) pendant une journée avant d’être délogés et placés en garde en vue par la gendarmerie. Ils comparaissent aujourd’hui pour entrave à l’exercice de la liberté du travail et opposition à l’exécution de travaux publics.

Au cours de leur interpellation, certains activistes ont été violentés : un militant a reçu deux décharges de Taser, et trois autres ont été frappés, dont un très violemment au visage. Les quatre personnes concernées ont porté plainte contre X et, afin qu’une enquête indépendante soit menée sur cette affaire, le député Noël Mamère a saisi le défenseur des droits le 25 mai dernier.

« Cette affaire montre à quel point il est difficile en France de débattre de l’énergie et particulièrement du nucléaire, insiste Pascal Husting. Greenpeace est une organisation déterminée mais agit toujours de manière non-violente. La situation actuelle nous impose d’avoir recours à la désobéissance civile pour faire sauter les verrous et amener la discussion sur l’avenir énergétique de la France. On a vu que chez nos voisins Italiens, Allemands ou Suisses, c’est très différent : le peuple est informé, interrogé et écouté. Résultat : il exprime fortement et fièrement une décision sans appel : le rejet du nucléaire. En France, aucune de ces trois conditions nécessaires à un débat serein n’est rempli. La question énergétique doit être au centre de la campagne présidentielle à venir pour que les Français puissent décider de l’avenir de leur pays dans de bonnes conditions. »