Action Greenpeace : « chez Leclerc, les pesticides, c’est offert ! »
Paris, le 15 octobre 2015 – Ce matin, Greenpeace a déversé 7 tonnes de terre devant la SOCAMIL, une centrale d’achats de Leclerc implantée près de Toulouse, afin de dénoncer la forte responsabilité de Leclerc dans l’usage des pesticides dans la production de notre alimentation. Les activistes de Greenpeace distribuent des tracts aux employés et brandissent une banderole indiquant « Chez Leclerc, c’est moins cher. Et les pesticides, c’est offert ».
« Leclerc se vante d’être le champion des prix bas mais il nous en cache le vrai coût : ses exigences démesurées envers les agriculteurs les contraignent à utiliser beaucoup de pesticides, ce qui a des conséquences environnementales et sanitaires très inquiétantes, déclare Anaïs Fourest, chargée de campagne agriculture pour Greenpeace. En ramenant de la terre contaminée par l’agriculture industrielle devant la SOCAMIL, nous voulons confronter Leclerc aux conséquences directes de sa politique d’achat afin de le pousser à jouer un rôle positif pour réduire l’usage des pesticides. »
La terre utilisée provient d’un champ cultivé en agriculture conventionnelle, fortement consommatrice de pesticides. La région Midi-Pyrénées est particulièrement concernée par l’impact des pesticides car il s’agit d’une région fortement agricole.
Pourquoi cibler Leclerc ?
Leclerc est le numéro 1 de la grande distribution en France : cela signifie qu’une évolution de sa part toucherait énormément de consommateurs mais aussi qu’elle influencerait les autres enseignes car Leclerc joue un rôle prescripteur pour ses concurrents. C’est aussi Leclerc qui a entraîné depuis des années le secteur dans une fuite en avant pour acheter au prix le plus bas possible les produits des agriculteurs.
Quand Leclerc négocie avec des fournisseurs agricoles, c’est pour acheter de très grandes quantités de fruits et légumes parfaits à des prix très bas. Mais comme Leclerc abuse de sa position de force pour imposer une relation commerciale déséquilibrée aux agriculteurs, ces derniers n’ont pas d’autre choix que d’orienter leurs méthodes de production de manière à satisfaire les exigences de Leclerc. De quelle manière ? En utilisant beaucoup de pesticides, même si cela ne répond pas à une menace immédiate pour leurs cultures, pour ne pas courir le risque de perdre un client aussi important.
Les pesticides sont des poisons
Les études scientifiques sont claires : les pesticides sont des poisons qui menacent la santé des personnes les plus fragiles et les plus exposées, en particulier les agriculteurs. Et ils détruisent la biodiversité dans nos champs, mettant en péril certaines missions écologiques fondamentales assurées par des espèces telles que les abeilles, les oiseaux des champs ou les vers de terre.
« Dans ses actions sur le web comme sur le terrain, Greenpeace rebaptise Leclerc en ‘Leclerc-Obscur’ pour révéler aux consommateurs sa face cachée, poursuit Anaïs Fourest. Dans l’ombre de ses publicités sur les prix bas se dissimulent des pratiques agricoles imposées et dangereuses. Cette absence de transparence envers les consommateurs doit cesser. »
Greenpeace demande à Leclerc et aux autres enseignes de la grande distribution de prendre les mesures suivantes :
– éliminer en priorité les pesticides les plus dangereux dans la production de notre alimentation ;
– soutenir les agriculteurs qui s’engagent à produire sans pesticides ;
– être transparents vis-à-vis des consommateurs sur ces engagements.
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