Alerte au lin génétiquement modifié en Europe

Agriculture

Paris, le 29 septembre 2009 – Depuis une quinzaine de jours, les alertes de la Commission européenne concernant des cas de contamination de produits boulangers et de céréales par du lin OGM illégal se multiplient. Après l’Allemagne, la Pologne, la Suisse, la Belgique, la Hongrie, les Pays-Bas, le Portugal, la Roumanie et le Luxembourg, c’est maintenant en Suède et au Royaume-Uni qu’ont été repérés des produits contaminés. Rien n’a encore été trouvé en France, pour l’instant.

Ce lin OGM, appelé FP 967 ou encore Triffid, a été génétiquement modifié afin de résister à un herbicide et contient trois gènes résistants aux antibiotiques. La législation européenne interdit l’utilisation de ce type de gènes depuis 2004*.

De quelle façon des produits alimentaires contenant des traces de ce lin OGM sont arrivés dans les rayons des supermarchés européens ? Mystère.

D’après les alertes émises par la Commission européenne, le lin contaminé provient du Canada, où la culture commerciale du FP 967 est pourtant interdite depuis 2001. Cet OGM n’a jamais été autorisé dans l’Union européenne. Il est donc strictement illégal et tout produit contaminé, même à un niveau infime, doit être impérativement retiré de la vente.

« Quelles sont les mesures mises en place par notre gouvernement pour s’assurer que des produits alimentaires, pain, biscottes ou céréales pour le petit-déjeuner ne contiennent par de lin contaminé ?, s’interroge Rachel Dujardin, responsable de la campagne OGM de Greenpeace France. Les importations de lin canadien vers l’Union européenne doivent impérativement être suspendues tant que tout risque de contamination n’est pas définitivement écarté. »

Ce type de contamination n’est pas nouveau. En 2006, un riz OGM qui n’avait jamais été autorisé à la culture commerciale avait contaminé de nombreux produits alimentaires, à travers le monde, avec des coûts évalués à un milliard de dollars.

Cet été encore, des importations de soja américain ont été bloquées avant leur arrivée en Europe car elles contenaient des traces de maïs transgénique non autorisé.

Ce nouveau scandale est un coup dur pour les cultivateurs de lin canadiens qui s’étaient battus pour faire interdire ce lin transgénique de peur de voir leurs récoltes contaminées et refusées dans l’Union européenne. 68 % de la production canadienne de lin est jusqu’à présent importé en Europe.

* Directive 2001/18/CE sur la libération délibérée dans l’environnement des organismes génétiquement modifiés, Article 4(2)