Bientôt près de chez vous, le transport le plus radioactif de tous les temps
Paris, le 15 octobre 2010 – L’industrie nucléaire française et son homologue allemand préparent en ce moment le transport le plus radioactif du monde.
Aujourd’hui, Greenpeace révèle que c’est le 5 novembre que le train transportant des déchets radioactifs de très haute activité en provenance de l’usine Areva de La Hague quittera la gare de Valognes (Manche) à destination du centre d’entreposage intérimaire de Gorleben, en Allemagne.
Greenpeace publie le parcours du train sur un nouvel outil qui regroupe tous les sites français contenant des matières nucléaires, ainsi que les transports induits par cette technologie : https://www.greenpeace.fr/france-nucleaire/
« Le train sera composé de onze wagons de déchets radioactifs de très haute activité, déclare Yannick Rousselet, chargé de campagne Nucléaire de Greenpeace France. Nous allons battre un record en termes de radioactivité, jamais au cours de l’histoire un transport n’a concentré une telle quantité de matière radioactive. Grâce à notre nouvel outil, les populations savent exactement où ce train passe et peuvent prendre leurs dispositions. »
Un train, des rails, une voie sans issue
Ce transport fait déjà scandale en Allemagne. Le centre d’entreposage de Gorleben n’est pas adapté pour recevoir ce type de déchets nucléaires et la population allemande est farouchement opposée à l’arrivée de ce train.
Ces déchets de très haute activité d’origine allemande ne peuvent pas rester en France mais ils ne doivent pas non plus être stockés dans le centre de Gorleben qui ne présente pas les garanties nécessaires.
« C’est une nouvelle démonstration de l’impossibilité de gérer les déchets nucléaires, ajoute Yannick Rousselet. Le seul principe acceptable est le renvoi des déchets à leur producteur, c’est-à-dire les centrales nucléaires (allemandes dans le cas présent). Ce principe n’est pas appliqué pour des questions d’image… Aujourd’hui les autorités de tous les pays se retrouvent dans une impasse avec les déchets nucléaires, la seule solution est d’arrêter le plus vite possible d’en produire ! »
La carte : une petite révolution
L’industrie nucléaire vit depuis toujours dans l’opacité. Le lancement d’une carte de France de tous les sites nucléaires, qu’ils soient civils ou militaires, et surtout des transports qui y sont associés apparaît donc comme une petite révolution. Jusqu’ici, certaines de ces données n’étaient pas accessibles au grand public (les sites militaires et les transports notamment). Aujourd’hui n’importe quel Français peut savoir à tout moment depuis son téléphone portable* s’il se trouve à proximité d’une matière radioactive.
« Il est important d’informer les citoyens sur les risques qu’ils encourent, en France, le nucléaire est partout, il suffit d’ouvrir cette carte pour s’en rendre compte ! Les Français étaient laissés dans l’ignorance par l’industrie nucléaire. Greenpeace leur permet d’être au courant de tout ce que le nucléaire fait près de chez eux. » conclut Yannick Rousselet.