Le Brésil renonce à mettre en vente de nouveaux blocs d’exploration pétrolière dans le bassin de l’embouchure de l’Amazone
Le Conseil de la politique énergétique du Brésil (CNPE) a retiré les blocs exploratoires situés dans le bassin de l’embouchure de l’Amazone (appelé « Foz do Amazonas ») de la liste des concessions pétrolières qui seront mises aux enchères en mars 2018. Cette décision intervient alors que Total, qui possède déjà des blocs exploratoires dans cette zone, s’est récemment vu refuser les autorisations environnementales nécessaires au démarrage de ses activités.
C’est lors de la vente aux enchères de 2013 que Total et BP ont acheté leurs blocs pour forer à proximité du Récif de l’Amazone. Le processus d’autorisation environnementale a alors commencé, avec notamment la soumission d’étude d’impact environnemental (EIE) que toute entreprise doit présenter à l’administration brésilienne, qui comprennent notamment des audiences publiques avec les communautés locales (celles de BP ont eu lieu cette semaine dans les États du Pará et de l’Amapá).
Le 29 août dernier, l’IBAMA a rejeté l’EIE de Total car elle a estimé insuffisantes les informations fournies par le géant pétrolier concernant la modélisation de la dispersion des hydrocarbures en cas de marée noire, y compris les risques pour les pays voisins comme la Guyane. Dans un rapport publié en mai, Greenpeace pointait déjà du doigt les lacunes du dossier présenté par Total. La major pétrolière reconnait d’ailleurs qu’il existe une probabilité de 30% que le récif soit touché en cas de marée noire.
« L’administration brésilienne a pris la seule décision qui fait sens en renonçant à mettre en vente de nouveaux blocs dans la région de l’embouchure de l’Amazone. L’entreprise pilotée par Patrick Pouyanné est de plus en plus isolée dans sa stratégie d’exploration pétrolière dont l’issue est aussi risquée qu’incertaine. Il est temps pour Total de renoncer à ce projet », rappelle Edina Ifticene, chargée de campagne Océans à Greenpeace France.
Depuis un an, plus de 1,3 million de personnes se sont mobilisées à travers le monde pour demander à Total et à BP de renoncer à leur projet de forage près du Récif de l’Amazone.