Budget 2025 : la justice sociale et climatique doit être replacée au cœur des débats

Énergies

Ce jeudi 10 octobre en fin d’après-midi, le projet de loi de finances pour 2025 du nouveau gouvernement Macron doit être présenté en Conseil des ministres.

“Voilà un PLF qui promet d’être à l’image de ce nouveau gouvernement : déconnecté des besoins du pays en termes de justice sociale et des enjeux pour répondre à la crise climatique. Les débats à venir auront au moins un mérite : obliger ce gouvernement, positionné à droite de l’échiquier politique, les député-es et les différents groupes politiques à assumer leurs positions devant les Français-es. Voyons notamment qui assumera de priver les catégories les plus défavorisées  de moyens pour les soutenir dans la transition écologique. Voyons qui soutiendra des mesures vraiment structurantes pour mettre à contribution les ménages les plus fortunés et les grandes entreprises“ déclare Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. 

Greenpeace France suivra avec intérêt cette séquence politique et le positionnement des différents groupes politiques. L’organisation appelle notamment les parlementaires à : 

  • s’opposer aux coupes budgétaires scandaleuses proposées par le gouvernement en matière de soutien à la transition écologique, comme la baisse annoncée du Fonds vert pour accompagner les collectivités locales dans leur transition. Pour atteindre nos objectifs climatiques et environnementaux, nous avons besoin au contraire de dégager des fonds supplémentaires et d’assurer leur stabilité. 
  • s’opposer aux “petits arrangements entre amis” de ce nouveau gouvernement Macron avec les lobbys des grands groupes privés, aux dépens de l’environnement et des enjeux sociaux. A titre d’exemple, pour le secteur agricole, la ministre de l’agriculture annonce reprendre telle quelle une demande de la FNSEA, à savoir un avantage fiscal pour accroître le cheptel bovin alors même que les éleveurs peinent à trouver des débouchés rémunérateurs et que la crise climatique bat son plein. Alors qu’il y a tant à faire pour soutenir des élevages paysans et écologiques, cet avantage accordé à l’agro-industrie représenterait un effort budgétaire de 150 millions d’euros, sans analyse réelle des effets qu’aurait cette mesure sur le nombre d’éleveurs. 
  • s’engager pour un vrai partage de l’effort face à la crise écologique climatique et sociale à l’œuvre et face à l’enjeu de financement de la transition. Il est aujourd’hui indispensable de mettre à contribution les ménages les plus fortunés dont l’empreinte carbone est la plus lourde et les grandes entreprises les plus polluantes. Nous ne pourrons pas nous satisfaire de timides balbutiements du gouvernement sur ces sujets : rappelons ainsi que la “contribution sur les bénéfices des grandes entreprises” proposée ne compenserait pas la baisse de l’impôt sur les sociétés accordée par Emmanuel Macron depuis son élection en 2017, et n’est envisagée que de manière “exceptionnelle” et dégressive sur deux ans.
    Dans la période actuelle, nous avons besoin de mesures structurantes pour dégager de nouvelles recettes budgétaires de manière juste et pour contraindre les activités les plus émettrices. Par exemple : 

    • le rétablissement d’un ISF climatique, prenant en compte l’empreinte carbone du patrimoine financier des ménages les plus fortunés (l’ISF précédent avait été supprimé par Emmanuel Macron lui-même en 2017…) ; 
    • l’interdiction des dividendes climaticides pour les grandes entreprises qui ne respecteraient pas des objectifs annuels de réduction de leurs émissions de GES ;
    • ou encore la taxation des superprofits et des entreprises d’énergies fossiles pour soutenir celles et ceux qui sont directement impactés par les sinistres climatiques que cette industrie alimente, comme le propose le rapport publié par Greenpeace ce jour