Controverses de l’agriculture et de l’alimentation 2022 : une vision majoritairement dépassée de l’agriculture
Ce matin, les Controverses de l’agriculture et de l’alimentation 2022, organisées par le groupe de presse agricole Réussir Agra, ont invité les candidats à l’élection présidentielle ou leur expert agricole à présenter leur programme politique pour l’agriculture et l’alimentation.
Le ton très partial de la matinée était donné : l’événement se tenait à la maison de la Chimie, soutenu par le groupe agro-industriel Avril et l’entreprise de production de semences agricoles Corteva Agriscience, et ponctué d’interventions par le groupe Avril, Corteva Agriscience ou encore la FNSEA.
Premier à ouvrir le bal, le ministre de l’Agriculture et de l’alimentation Julien Denormandie a réaffirmé son triptyque “Robotique, génétique, numérique” et son soutien aux nouveaux OGM, défendant une fuite en avant technologique qui condamne la liberté de choix des agriculteurs, et ne pourra se faire qu’au détriment de l’environnement, à l’image de la politique agricole climaticide menée par Emmanuel Macron durant son quinquennat.
Les interventions suivantes ont également déçu, avec une incapacité partagée à saisir l’urgence de la transition agroécologique et la nécessité de transformer fondamentalement nos modèles alimentaires.
Deux interventions sont cependant sorties du lot : celles de Benoît Biteau, expert agricole pour le candidat Yannick Jadot (EELV), et Loïc Prud’homme, expert agricole pour le candidat Jean-Luc Mélenchon (LFI). Ils se sont démarqués en prônant une nécessaire réduction de la consommation de viande et la fin des élevages industriels au profit d’élevages écologiques, et en rappelant l’urgence de la sortie des pesticides et du glyphosate.
De manière générale, Greenpeace France regrette que les intervenants n’aient pas pris des positions plus marquées sur l’encadrement strict de tous les OGM et la mise en place de politiques publiques concrètes pour garantir le droit à l’alimentation des Français et Françaises, telles que la sécurité sociale de l’alimentation.