Copenhague : le texte qui est sur la table conduirait à une augmentation des températures d'au moins 3 degrés !
Copenhague, le 17 décembre 2009 – Jeudi 17 décembre, en fin d’après-midi, un document de travail confidentiel a fuité du secrétariat de la convention des Nations unies sur le climat. Ce document montre clairement que les chiffres actuellement sur la table de négociations nous amèneraient tout droit vers une augmentation de 3° C des températures mondiales, soit bien au-delà de l’objectif de 2° C.
« C’est simplement la feuille de papier actuellement la plus importante du monde aujourd’hui. Ce document prouve que l’accord qui se prépare à Copenhague nous mène à la catastrophe si personne ne réagit, commente Kumi Naidoo, directeur de Greenpeace International. Une augmentation de trois degrés signifie la dévastation de l’Afrique et l’effondrement probable d’écosystèmes dont des milliards d’êtres humains dépendent. Les dirigeants du monde ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas. Ils viennent de recevoir un préavis. Ils n’ont plus qu’un jour pour agir, sinon le monde se souviendra d’eux comme ceux qui ont expédié dans le monde au chaos. »
Document téléchargeable sur presse.greenpeace.fr/wp-content/uploads/leaked-secritariat-doc-degrees.pdf
Un mécanisme REDD ambitieux est plus que jamais nécessaire !
Ce document ne tient que partiellement compte des effets d’un futur mécanisme de réduction des émissions de gaz à effet de serre liées à la déforestation et la dégradation forestière (connu sous l’acronyme REDD), responsables de 20 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales.
Greenpeace appelle les chefs d’État réunis à Copenhague à adopter un dispositif REDD qui comprenne :
– un objectif global de -50 % de réduction de la déforestation brute (et non pas nette, qui permettrait de compenser la destruction des forêts primaires par des plantations industrielles) ;
– une comptabilisation nationale des émissions ;
– un financement de REDD assuré par les pays industrialisés, via des mécanismes innovants, notamment fondés sur le principe pollueur-payeur.
Les États-Unis défendent les profits à court terme de leurs industries polluantes
Les États-Unis poussent pour que les projets de réduction de la déforestation permettent aux industries polluantes du nord de se soustraire aux réductions d’émissions, via les crédits de compensation.
Jusqu’à présent, l’Union européenne résiste et tient bon. Mais Nicolas Sarkozy inquiète en évoquant le marché du carbone avec les dirigeants du bassin du Congo, ou en oubliant de rappeler, ici à Copenhague, l’objectif européen de réduire de 50 % la déforestation brute dans les pays en développement.
« Demain, les chefs d’Etat vont devoir trancher, déclare Jérôme Frignet, responsable de la campagne Forêts de Greenpeace France. REDD doit être un mécanisme efficace contribuant à nous ramener sur la trajectoire de 2°C, et non un dispositif de « greenwashing », permettant de gonfler les objectifs de réduction d’émissions affichés par les États-Unis grâce au marché du carbone, au prix d’une trajectoire 3°C ou au-delà. »