Exportations de matières nucléaires en Russie : l'Arctic Sunrise, le navire de Greenpeace, arrive demain au Havre

Climat

Le Havre, le 26 octobre 2009 – Devant l’inaction de Jean-Louis Borloo et de Chantal Jouanno, qui laissent Areva exporter en toute impunité des matières radioactives en Russie, Greenpeace réagit : l’Arctic Sunrise, le brise-glace de Greenpeace, arrivera demain mardi 27 octobre, en fin de matinée, dans le port du Havre (Seine maritime).

« Il est intolérable que les industriels du nucléaire EDF et Areva continuent en toute impunité leur trafic, alors que les responsables politiques ont reconnu que ces entreprises mènent leurs activités dangereuses sans transparence, déclare Yannick Rousselet, responsable de la campagne Énergie/Nucléaire de Greenpeace France. Nous avons demandé au ministre Jean-Louis Borloo d’appliquer le principe de précaution et de décréter un moratoire immédiat sur ces exportations de matières nucléaires, le temps qu’aboutissent les enquêtes qu’il a lui-même commanditées. Mais il fait la sourde oreille et refuse de prendre ses responsabilités. Greenpeace va donc tout mettre en œuvre pour s’opposer à la poursuite de ces trafics. »

Cette semaine, deux navires susceptibles d’embarquer des matières nucléaires sont attendus au Havre, chacun pour une escale de 24 heures, avant de repartir pour Saint-Pétersbourg : le Kapitan Mironov devrait arriver jeudi 29 octobre tôt le matin, et le Kapitan Lus, vendredi 30 octobre.

Selon les informations de Greenpeace, il y a de fortes chances qu’Areva utilise au moins l’un de ces deux navires pour expédier en Russie de nouveaux containers de matières radioactives.


Greenpeace vous convie à un point presse à bord de l’Arctic Sunrise
Port du Havre, quai Herman Duspaquier
mercredi 28 octobre à 14h30.

« Depuis des années, Areva prétend envoyer de l’uranium en Russie pour le transformer afin de le réutiliser, alors qu’en réalité la majeure partie de cette matière est tout simplement abandonnée là-bas. Cet uranium doit donc être considéré comme un déchet, reprend Yannick Rousselet. Ce trafic dure depuis plus de trente ans dans l’opacité la plus totale. Le Haut comité sur la transparence a raison d’exiger la publication par les exploitants des inventaires et flux des matières et déchets nucléaires. Les responsables politiques doivent cesser de laisser les industriels faire ce qu’ils veulent sans contrôle démocratique. »

Sur son site www.greenpeace.fr, Greenpeace appelle les citoyens à envoyer un email à Jean-Louis Borloo pour lui réclamer un moratoire immédiat sur ces transports.

Matières nucléaires : confusion totale, scandales en série…
Le stockage de déchets radioactifs en Russie et la découverte de dizaines de kilos de plutonium « oubliés » sur le site de Cadarache (Bouches-du-Rhône) défraient la chronique depuis deux semaines.

Jean-Louis Borloo s’est décidé à saisir le Haut comité pour la transparence et l’information sur la sûreté nucléaire (HCTISN). Le 19 octobre, ce Haut comité a demandé l’
inventaire global des matières et déchets produits dans le cycle du combustible nucléaire. Il va également mener une investigation et auditionner les industriels, pour rendre ses conclusions en janvier 2010.