Grave contamination marine au Japon révélée par Greenpeace
Paris, le 26 mai 2011 4h30 – Greenpeace révèle aujourd’hui les résultats des analyses effectuées sur des échantillons marins en provenance de la côte de Fukushima.
Le taux de radioactivité constaté dans les algues, pourtant prélevées en dehors des eaux territoriales japonaises (à plus de 22 km des côtes), est 50 fois supérieur à la limite autorisée.
« Ces résultats montrent que la contamination se propage sur de longues distances, et que la radioactivité ne diminue pas par dilution ou dispersion comme le prétendent les autorités« , commente Sophia Majnoni, chargée de campagne nucléaire pour Greenpeace. « Le gouvernement a fait une grave erreur en supposant que l’absence de données signifiait qu’il n’y avait pas de problème. Le Japon doit maintenant prendre ses responsabilités et mettre en place un programme de surveillance global et continu de l’environnement marin et rendre l’information accessible à tous. »
Les Japonais doivent savoir
Le Rainbow Warrior, un des trois navires de Greenpeace, a aussi permis de prélever des poissons et des coquillages au large de Fukushima. Ces échantillons de vie marine sont eux aussi contaminés.
« Les niveaux de radioactivité constatés sont pour la plupart en dessous de la limite conseillée. Mais, même ainsi, la contamination des aliments est l’une des sources les plus dangereuses d’exposition à la radioactivité« , ajoute Sophia Majnoni. « Les Japonais ont le droit de savoir comment la centrale nucléaire de Fukushima affecte leur vie afin de pouvoir se protéger et protéger leurs familles. Les autorités japonaises doivent être complètement transparentes sur la contamination radioactive. »
Pendant ce temps-là, l’Europe va faire des simulacres de tests
Hier un accord a été trouvé au niveau européen sur le contenu des « stress tests » auxquels seront soumises les installations nucléaires. Ces tests seront limités aux risques liés aux catastrophes naturelles comme les séismes ou les inondations et aux « conséquences de tout type d’accident d’origine humaine ou naturelle« . Pour le risque terroriste comme la chute d’avion, un groupe de travail européen a été annoncé pour palier au « manque de compétence » des autorités de sûreté nationales dans ce domaine. Pourtant, l’Allemagne a déjà communiqué à sa population qu’aucun des 17 réacteurs allemands n’était dimensionné pour supporter la chute d’un avion gros porteur ; de son côté le régulateur belge a proposé d’inclure dans son cahier des charges le risque terroriste dans son ensemble (chute d’avion, virus informatique…).
« En ne prenant pas en compte l’ensemble des risques qui pèsent sur les installations nucléaires, les tests ne répondront pas aux craintes des citoyens européens« , explique Sophia Majnoni. « Si les Allemands et les Belges ont la compétence pour analyser le risque terroriste, les autres États membres de l’Union européenne le peuvent aussi. La réalité du moment est que le cahier des charges défini aujourd’hui permet à des pays comme la France et le Royaume-Uni d’éviter toute déconvenue à l’issue des audits. Le groupe de travail annoncé n’a pour le moment aucune existence concrète : on ne connait ni sa composition, ni son mandat, ni la méthode de travail. Aujourd’hui, concrètement, ces audits ne sont pas à la hauteur des enjeux du secteur nucléaire. »
La Suisse annonce la sortie du nucléaire, la France toujours has been
Hier le gouvernement suisse a recommandé au parlement de ne pas remplacer les cinq réacteurs nucléaires du pays au terme de leur durée d’exploitation et de développer les énergies renouvelables. La Suisse sera donc sortie du nucléaire en 2034.
« Après l’Allemagne, c’est la Suisse qui décide d’entamer une transition vers un système énergétique moderne et durable. La France pour qui « il n’est pas question de remettre en cause le choix du nucléaire » va devenir le has been mondial de l’énergie. » conclut Sophia Majnoni.