Greenpeace en action au Carrefour international du bois à Nantes

Forêts

Nantes, le 4 juin 2014 – Ce matin à 9h, 10 militants de Greenpeace ont déployé une banderole de 50 m2 sur l’entrée principale du parc des expositions de Nantes où se déroule le Carrefour international du Bois. Cette banderole indique « entrée spéciale bois illégal « .

« Greenpeace dénonce l’hypocrisie de nombreux importateurs de bois présents à ce salon« , explique Jérôme Frignet, chargé de campagne Forêts pour Greenpeace France. « Malgré l’entrée en vigueur en mars 2013 d’une réglementation européenne sur le bois et en attendant le vote d’une loi d’application en juin, ce secteur en France reste gangréné par le bois illégal.  »

Le briefing : http://act.gp/1tkuMBu

Distribution de « passeports » pour du bois illégal

Les militants distribuent également aux visiteurs de ce salon un document nommé « GF3  » qui est censé attester pour un importateur français de la légalité du bois d’Amazonie brésilienne. Il s’agit d’un « vrai  » document officiel émanant de l’Etat du Pará en Amazonie et que Greenpeace s’est procuré. Ce type de document est considéré comme une preuve suffisante de légalité par les importateurs de bois, qui ferment ainsi les yeux sur les pratiques souvent illégales de leurs fournisseurs.

« Si la réglementation européenne était appliquée en France, les importateurs insuffisamment vigilants seraient sanctionnés« , ajoute Jérôme Frignet. « Du fait de l’inaction des autorités, certains importateurs présents ici mettent sur le marché du bois dont ils ignorent s’il est réellement légal. »

Greenpeace demande au gouvernement français de faire respecter le Règlement sur le bois de l’Union européenne (RBUE) en mettant en place des moyens de contrôle et un régime de sanction.

L’Amazonie brésilienne, et l’Etat du Pará en particulier, doit être considérée comme une région à haut risque d’illégalité. L’institut de recherche brésilien Imazon estime que près de 80% des surfaces exploitées par l’industrie forestière dans cet État le sont illégalement. Une récente enquête de Greenpeace, confirmée par une investigation de la justice brésilienne, a dénoncé un système généralisé de blanchiment de bois illégal grâce à un trafic de crédits de coupe fictifs. Ce système permet de procurer des papiers officiels comme ce GF3 permettant à du bois illégal d’être exporté. Il en va de même pour le bois de République Démocratique du Congo, dont l’illégalité a été démontrée par de nombreuses enquêtes de Greenpeace mais qui continue d’arriver sur le marché français en l’absence d’application de la règlementation et de sanctions dissuasives.

La « Brigade de Vérification du Bois  » de nouveau en action

La Brigade de Vérification du Bois (BVB), organe fictif créé par Greenpeace, se substitue une nouvelle fois aux autorités en étant sur le terrain ce matin. La BVB est aussi active en ligne : elle a publié le 22 mai dernier une enquête fouillée sur le trafic de bois illégal http://act.gp/traficbois.