Greenpeace occupe toujours la raffinerie Total du Havre et accuse l'entreprise de pratiquer la destruction durable

Climat

Le Havre, 8 octobre 2009 – La trentaine de militants de Greenpeace, qui occupe depuis ce matin le site de la raffinerie de Total de Gonfreville-l’Orcher, située près du Havre (Seine maritime), est toujours en position. Malgré des conditions météo difficiles, six d’entre eux sont toujours suspendus sur une immense citerne Total. Et les 24 autres occupent les deux cheminées de la centrale énergie du site. Contrairement à certaines rumeurs, personne n’a été délogé et la détermination des militants reste intacte.

« Nous resterons sur place aussi longtemps qu’il le faudra pour que notre message passe, répète Yannick Rousselet, chargé de la campagne Énergie à Greenpeace France. Nous voulons aujourd’hui dénoncer l’exploitation des sables bitumineux, qui génère jusqu’à 5 fois plus de gaz à effet de serre que la production de pétrole classique. »

De son côté, Frédéric, l’un des activistes postés en haut de l’une des cheminées, à 75 mètres du sol, déclare : « Nous sommes là pour dénoncer l’incohérence des discours du gouvernement et du président de la République, qui prétendent lutter contre les changements climatiques alors qu’ils laissent l’une des plus grandes entreprises françaises investir des milliards dans un crime contre l’environnement et le climat. Et ce en toute impunité ».

Eryn, une autre militante, est venue du Canada pour témoigner des dégâts considérables occasionnés par Total et les autres multinationales pétrolières dans son pays. « L’opération de ce matin se situe dans le sillage des actions menées depuis trois semaines par Greenpeace dans l’État de l’Alberta. Total, Shell et compagnie ont déjà détruit plus de 3 000 km² de forêt boréale, ils essorent la terre et polluent nos rivières et nos grands lacs. C’est un scandale, la caricature de ce qu’il ne faut pas faire si on prétend se soucier du climat. »

Par cette action, qui se double d’une campagne Internet provocante sur Total, Greenpeace dénonce une pratique industrielle que les États laissent faire, ces mêmes États qui se rendront à Copenhague en décembre.