Les militants et militantes de Greenpeace mobilisés dans toute la France pour une réglementation stricte des nouveaux OGM

Agriculture

Aujourd’hui dans toute la France, 26 groupes locaux de Greenpeace se sont mobilisés dans des supermarchés pour alerter les citoyens et citoyennes du risque que représenterait une dérégulation des nouveaux OGM.  

Dans les supermarchés de 25 villes, les militants et militantes de Greenpeace ont collé des autocollants sur les étalages pour interpeller la clientèle, disposé dans les rayonnages des cartes postales à envoyer au président de la République pour lui demander de garantir aux Françaises et aux Français le droit de manger sans OGM, et déployé dans les allées des magasins des banderoles avec l’inscription “Nouveaux OGM, pas dans nos assiettes !”. 

Des militants et militantes de Greenpeace alertent les consommateurs du risque que représenterait une dérégulation des nouveaux OGM, dans un supermarché le 24 avril 2021.

Cette journée nationale de mobilisation intervient alors que le droit des consommateurs à choisir ou non de consommer des OGM est menacé par de nouvelles techniques d’édition du génome qui produisent des OGM (appelées “New Breeding Techniques” par les industriels). En effet, les lobbies de l’agrochimie font pression pour que ces nouveaux OGM puissent être utilisés en agriculture tout en échappant à la réglementation en vigueur sur les OGM. 

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a pourtant affirmé en juillet 2018 que les produits issus de ces nouvelles techniques relèvent bien du droit européen des OGM. Les risques associés à ces techniques sont en effet comparables à ceux des OGM traditionnels. Dans ce cadre, les nouveaux OGM doivent être soumis à une évaluation préalable et à une procédure d’autorisation au cas par cas, ainsi qu’à un étiquetage et une traçabilité. 

Malgré la décision claire de la CJUE, puis celle du Conseil d’État, la France ne s’est toujours pas mise en conformité avec le droit : elle est donc aujourd’hui dans l’illégalité. L’attentisme du gouvernement français est d’autant plus inquiétant que le lobby des semenciers gagne du terrain au niveau européen et menace la législation encadrant les OGM. Sollicitée par les États membres au sujet d’une potentielle révision de la réglementation en vigueur, la Commission européenne va rendre un rapport autour du 30 avril. 

« Les militants et militantes de Greenpeace se mobilisent aujourd’hui dans toute la France pour faire connaître aux consommateurs les atteintes qui pourraient être portées à leurs droits : demain, nous pourrions consommer des OGM sans le savoir, alerte Suzanne Dalle, chargée de campagne Agriculture à Greenpeace France. C’est pourquoi il est urgent que la France défende dans les négociations européennes une position ferme en faveur d’une réglementation stricte commune à tous les OGM, comme l’a exigé la Cour de justice de l’Union européenne. Sans quoi, les nouveaux OGM pourraient demain envahir nos champs et nos assiettes sans traçabilité, et ce au détriment de notre santé et de l’environnement ».