L'industrie du vêtement progresse dans la réduction des produits chimiques dangereux
Ce rapport survient sept ans après le lancement de la campagne Detox de Greenpeace, visant à engager l’industrie textile à mettre un terme aux pollutions des rivières et des océans. Le rapport offre pour la première fois un aperçu général des principales étapes franchies par toutes ces entreprises, dont 29 marques de mode, de vêtements de sport, du luxe, de la grande distribution et du vêtement de plein air, ainsi que de nombreux fournisseurs. Ensemble, ces entreprises représentent 15 % de la production mondiale de vêtements.
« Nous avons fait de grands progrès dans l’élimination progressive des produits chimiques dangereux qui polluent nos cours d’eau et notre environnement. La campagne Detox a enclenché un changement de paradigme majeur dans l’industrie du vêtement, en la rendant comptable de l’ensemble du circuit de production au lieu des seuls produits finis », a déclaré Bunny McDiarmid, directrice exécutive de Greenpeace International.
Parmi les principales avancées exposées dans le rapport :
- Toutes les marques signataires de Detox travaillent à l’élimination des 11 groupes prioritaires de substances chimiques dangereuses identifiés par Greenpeace et publient régulièrement des rapports transparents sur leur présence dans les eaux usées des usines de leur chaîne de sous-traitance. Une grande majorité d’entre elles ont inscrit des substances dangereuses supplémentaires à leur feuille de route.
- 72 % des marques signataires de Detox divulguent l’identité de leurs fournisseurs jusqu’aux niveaux 2 et 3 de sous-traitance qui mettent en œuvre des procédés dits « humides » générant la plus grande part de pollution des eaux de surface (teinture, lavage, impression, etc.). Les marques les plus en pointe ont l’intention d’étendre cette approche aux étapes de la production de fibres textiles, en particulier la production de viscose en pleine expansion.
- 72 % des marques signataires de Detox déclarent être parvenues à éliminer complètement les substances chimiques per- et poly-fluorées (PFCs) de leurs articles de consommation, tandis que les 28 % restants progressent de manière satisfaisante vers cet objectif.
Au-delà d’une collaboration renforcée entre industriels du textile, Greenpeace appelle à plus de réglementations locales et mondiales et à une plus grande prise de responsabilité de l’industrie chimique dans le développement d’alternatives plus sûres. Certaines entreprises signataires de Detox soutiennent l’application d’un « devoir de diligence » qui rende les entreprises légalement responsables de leurs chaînes d’approvisionnement, où qu’elles produisent dans le monde. Les entreprises signataires et Greenpeace conviennent que l’élimination des usages de produits chimiques dangereux est une étape préalable essentielle pour l’établissement d’une économie circulaire dans l’industrie textile, afin d’éviter la recirculation sans fin des substances toxiques par le biais des matériaux recyclés.
« Nous sommes très heureux de constater les progrès des entreprises signataires de Detox vers l’assainissement de leurs chaînes d’approvisionnement, mais nous restons préoccupés : 85% de l’industrie textile ne montre pas d’efforts suffisants pour éliminer les produits chimiques dangereux et améliorer les conditions de travail dans les usines. C’est inacceptable. Il est grand temps que les décideurs politiques prennent le relais et fassent de Detox une norme mondiale« , conclut Kirsten Brodde, responsable de la campagne Detox-my-Fashion de Greenpeace.
Lire le résumé du rapport en français ici.
Contact : Laurence Veyne – laurence.veyne@greenpeace.org