Nucléaire : la France parie sur une industrie en déclin

Climat

Paris, le 10 octobre 2014 – Quelques jours avant l’ouverture du premier  » World Nuclear Exhibition » à Paris Le Bourget, Greenpeace a réuni ce matin à Paris deux experts indépendants, Mycle Schneider et Yves Marignac. Ils proposent une analyse objective sur l’état de la filière nucléaire dans le monde.

Les chiffres présentés sont éloquents :

Investissements. En 2013, les investissements mondiaux dans l’éolien ont été cinq fois supérieurs à ceux du nucléaire (pour un montant de 215 milliards de dollars contre seulement 42 milliards pour l’atome).

Chiffres d’affaires. Quand l’Allemagne a réalisé un chiffre d’affaires à l’export en 2013 de 13 milliards d’euros pour les renouvelables (chiffre cumulé pour le solaire et l’éolien), la France, quant à elle, s’est contentée de 5,6 milliards d’euros pour le nucléaire.

Puissance installée mondiale. Sur la dernière décennie, quand la puissance installée de solaire et d’éolien a cru de 403 gigawatts électriques (GWe), celle du nucléaire a reculé de 32 GWe, soit l’équivalent de la moitié du parc français.

(source : The World Nuclear Industry Status Report 2014)

« L’industrie nucléaire mondiale se réunit la semaine prochaine à Paris. Son objectif : donner l’illusion qu’elle représente l’avenir de l’énergie« , déclare Sébastien Blavier, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace France. « Le nucléaire est un secteur en déclin face au développement croissant des filières renouvelables. Avec son obstination pour le nucléaire, la France navigue à contre-courant et se prive de nombreuses opportunités. »

Greenpeace propose une mise en image des chiffres marquants : http://bit.ly/1D04qtp

Le nucléaire célébré le jour même du vote de la loi de transition énergétique

Le « World Nuclear Exhibition » ouvrira ses portes mardi 14 octobre, le jour du vote de la loi de transition énergétique à l’Assemblée nationale. Dans sa forme actuelle, cette loi ne permet pas à l’Etat de limiter à 40 ans maximum la durée de vie des réacteurs nucléaires. Elle ne permet pas non plus d’imposer à EDF de fermer des réacteurs pour raison de politique énergétique. Pourtant, ce sont les seules garanties pour respecter l’objectif présidentiel de réduire à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique d’ici à 2025.

Greenpeace demande au gouvernement et aux députés de l’Assemblée nationale de se réapproprier, dans le cadre de la loi, le pouvoir de décider la fermeture des réacteurs nucléaires et de limiter leur durée de vie à 40 ans.