Procès des activistes japonais : La vérité, toute la vérité, rien que la vérité !
Toru Suzuki et Junichi Sato encourent jusqu’à 10 ans de prison.
Aomori (Japon), 23 mars 2009. Trois experts internationaux et indépendants des droits de l’homme mandatés par Greenpeace ont dévoilé des témoignages clés lors d’une audience préliminaire au Tribunal d’Aomori dans le cadre du procès des activistes de Greenpeace Japon Junichi Sato et Toru Suzuki, plus connus sous le nom des « Tokyo 2 ». Après avoir révélé un détournement de viande de baleine à grande échelle au Japon, ils ont été accusés de « vol » et d’ « atteintes aux biens d’autrui ». Ils encourent jusqu’à dix ans de prison.
Il est impossible dans cette affaire de dissocier les agissements des deux activistes avec leur intention première ; divulguer au grand jour le scandaleux détournement de la viande de baleine par un institut subventionné par l’Etat et donc par les contribuables japonais.
Tout l’enjeu de cette audience était donc de convaincre le Procureur de Tokyo d’inclure les preuves du trafic de la viande de baleine dans le dossier de Sato et Suzuki. Dans un premier temps réticent, le tribunal n’a finalement pas été en mesure de statuer clairement. La décision est donc repoussée.
« Le fait que le tribunal ait besoin de temps pour rendre sa décision me rend optimiste » a déclaré Yuichi Kaido, l’avocat de la défense. « Pour la défense, il s’agit de mettre en évidence le droit à la liberté d’expression des citoyens, leur droit à la liberté d’information et donc d’investigation sur les malversations d’une entreprise publique comme l’ont fait Junichi Sato et Toru Suzuki. »
Pour François Chartier, chargé de campagne Océans pour Greenpeace France, condamner Sato et Suzuki pourrait avoir «des répercussions effrayantes pour tous les défenseurs qui enquêtent sur des affaires similaires. C’est une violation du droit à la liberté d’expression et d’information des citoyens japonais qui sont en droit de savoir toute la vérité sur le trafic de la viande de baleine dans leur pays.»
Greenpeace appelle le tribunal à faire toute la vérité au sujet de ce trafic afin que ce soit assuré un procès juste et équitable à Sato et Suzuki. Jusqu’à présent, aucune enquête des autorités nippones n’a été ouverte sur le détournement de la viande.
Lire la note de synthèse sur l’affaire des Tokyo 2 (en français)
Lire le rapport complet (en anglais)