Réaction au rejet de l'amendement sur les agrocarburants à base d'huile de palme
Malgré les pressions intenses exercées par Total depuis un an pour revenir sur la suppression de la niche fiscale appliquée aux agrocarburants à base d’huile de palme, les député·es ont réussi à défendre une évidence : la nécessité absolue de protéger les forêts tropicales.
Les rebondissements des dernières heures nous démontrent une fois de plus que les lobbies industriels n’ont comme priorité que leurs profits, au détriment de la planète.
La surconsommation d’huile de palme induite par son incorporation dans les agrocarburants entraîne un phénomène de déforestation massif en Asie du Sud-Est, comme en Indonésie ou en Malaisie. En Europe, plus de la moitié de l’huile de palme consommée l’est sous forme de carburant. En France, ce chiffre grimpe à 75%. Il y avait donc urgence à mettre un terme à cette aberration écologique financée à leur insu par les contribuables.
Mais le plus choquant est de constater que le gouvernement d’Emmanuel Macron, par la voix même de la ministre de la transition écologique et solidaire Elisabeth Borne, continue de défendre coûte que coûte l’intérêt des multinationales les plus dangereuses pour le climat et l’environnement.
Le soutien du gouvernement est un non-sens, un aveu de l’influence de Total sur le plus haut niveau de l’état, et nous prouve que les discours sur l’urgence climatique ne sont, aux yeux du gouvernement, qu’un exercice rhétorique destiné à redorer son image.
Les sénateurs et sénatrices qui examineront le texte dans les prochains jours, et les député·es qui le réexamineront en seconde lecture avant la fin de l’année, devront rester extrêmement vigilants pour que la suppression de la niche fiscale sur les agrocarburants à base d’huile de palme ne soit pas une nouvelle fois remise en cause dans la suite du processus législatif, et entre véritablement en vigueur au 1er Janvier 2020.
Fin octobre, Greenpeace France a rendu publics les résultats d’une enquête sur la chaîne d’approvisionnement de Total qui démontreraient que l’huile de palme utilisée à l’usine de la Mède est loin d’être durable.