Réaction de Greenpeace France à la nomination d’Elisabeth Borne au poste de ministre de la transition écologique et solidaire
Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France :
“Peu importe qui va endosser le rôle de ministre de la transition écologique, si le Président de la République et le Premier Ministre n’en font pas leur première priorité. Au cours des dernières années, nous avons vu défiler de nombreux.ses ministres en charge de l’environnement et peu importaient leurs convictions personnelles ou leurs connaissances des dossiers. L’enjeu est que l’ensemble du gouvernement accorde une vraie priorité à la crise climatique et environnementale, notamment à travers ses arbitrages financiers. Autrement dit, Bercy doit se mettre au service de la lutte contre le dérèglement climatique et non l’inverse.”
Madame Borne était jusqu’à présent en charge des transports, le secteur le plus émetteur de gaz à effets de serre en France. Pour Greenpeace, si la nouvelle ministre souhaite réellement replacer la France sur une trajectoire compatible avec l’Accord de Paris, elle devra aller bien plus loin que les mesures prises dans la récente loi d’orientation des mobilités qu’elle a pilotée, une loi qui fixe une fin de vente des voitures diesel et essence trop tardive au regard de l’urgence climatique, et qui laisse la porte ouverte à la construction de nouvelles infrastructures routières.
“Nous nous étonnons du ‘déclassement’ de ce ministère qui n’a plus rang d’Etat. Même si cette charge était avant tout symbolique, c’est un signal préoccupant. Elisabeth Borne aura besoin de bien plus que la simple confiance du Premier Ministre pour l’emporter dans les nombreux arbitrages interministériels qui seront rendus dans les prochains mois. De nombreux dossiers l’attendent, comme la transition agro-écologique et la nouvelle PAC, la lutte contre la pollution de l’air, la transition énergétique avec un parc nucléaire à bout de souffle ou la rénovation thermique des logements, sans parler du CETA qui sacrifie le climat au bénéfice de certains lobbys économiques”, ajoute Jean-François Julliard.