Réaction au rapport de la Commission d'enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires
Paris, le 5 juillet 2018 – Dans son rapport, la Commission d’enquête fait preuve d’une grande clairvoyance sur l’ensemble des sujets qui, depuis des années, avaient été confisqués du débat public par l’industrie nucléaire : les défaillances de sûreté, les manquements dans la sécurité des installations, tout comme les graves problèmes financiers rencontrés par les opérateurs du nucléaire, EDF en tête, ainsi que la perte d’expertise.
“Aujourd’hui, la représentation nationale se saisit des grandes failles du nucléaire en France et EDF ne peut plus se défausser” commente Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace France.
“Il faut désormais que les recommandations formulées par la Commission soient prises en compte et mises en œuvre. Par exemple, les députés demandent très clairement que l’Autorité de sûreté nucléaire, comme à l’étranger, puisse être dotée de compétences en matière de sécurité et que ses moyens soient renforcés.”
En ce qui concerne la gestion des déchets, le rapport de la Commission lance un pavé dans la mare. “Les députés sont clairs : il faut absolument envisager la possibilité du stockage à sec. C’est donc une remise en cause de la politique de retraitement des déchets nucléaires qui jusqu’alors imposait l’entreposage dans des piscines des combustibles usés sous prétexte d’en réutiliser 1%. Un retraitement qui n’est en réalité qu’un artifice pour tenter de maintenir Orano (ex Areva) à flot” précise Yannick Rousselet.
“Et c’est cette solution de stockage à sec qui vient remettre en cause la construction d’une piscine centralisée à Belleville-sur-Loire. Autant de sujets qui seront débattus dès la rentrée, et sur lesquels EDF ne pourra plus imposer unilatéralement ses choix.”