Sommet des Chefs d'Etat européens : l'Europe doit encore joindre le geste à la parole
Paris, le 30 octobre 2009 – Dans la perspective du Sommet mondial sur le climat qui se tiendra en décembre à Copenhague, les chefs d’États européens se sont positionnés vendredi 30 octobre sur le financement des actions à mettre en œuvre par les pays en développement pour lutter contre les changements climatiques. Greenpeace se félicite que les leaders européens se soient ralliés au principe d’un financement public international (qui pourrait se monter à 50 milliards d’euros par an), mais déplore qu’ils aient raté la dernière marche en refusant de chiffrer la contribution de l’Union européenne à cette enveloppe.
L’Europe refuse toujours de dire combien elle va payer
« Encore des mots, toujours des mots… Si la musique est douce à entendre, l’Union européenne doit impérativement joindre le geste à la parole et s’engager à financer à hauteur de 35 milliards d’euros le soutien aux pays en développement, regrette Karine Gavand, chargée de campagne climat à Greenpeace France. Le train de Copenhague poursuit sa route cahin-caha. Malheureusement, à moins de 50 jours de Copenhague, il est temps de descendre de la micheline et de monter dans le TGV ! ».
Nicolas Sarkozy, complice de l’inertie européenne
Le refus de s’avancer concrètement sur la contribution européenne au soutien des pays en développement est à l’image de la stratégie de négociation prônée par Nicolas Sarkozy : « La France tend le bâton en menaçant de taxer les produits en provenance des pays qui n’auraient pas fait d’efforts suffisants pour réduire leur impact sur le climat, mais continue de cacher la carotte en rechignant de mettre sur la table de la monnaie sonnante et trébuchante, constate Karine Gavand. Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo communiquent beaucoup, multipliant les annonces sur le développement des énergies renouvelables en Afrique et le soutien aux petites Îles. Le seul défaut de ces projets qui se chiffrent à plusieurs centaines de milliards d’euros : ils ne sont assortis d’aucune proposition concrète de financements. Dès qu’il s’agit d’argent, il n’y a plus personne ! ».
Ce que demande Greenpeace
La Commission européenne a appelé l’Union européenne à apporter une contribution annuelle pouvant aller jusqu’à 15 milliards d’euros en faveur de l’action climatique dans les pays en développement. Greenpeace et d’autres organisations de la société civile demandent un financement public européen d’au moins 35 milliards d’euros par an d’ici à 2020, sur une contribution de 110 milliards d’euros de l’ensemble des pays industrialisés. La semaine dernière, le Parlement européen a préconisé un engagement européen de 30 milliards d’euros, et une contribution internationale de 100 milliards d’euros. Greenpeace déplore que l’engagement européen représente moins de la moitié des ressources qu’il faudrait mettre sur la table pour empêcher une dérive climatique catastrophique.
Pas d’argent, pas d’accord
Le soutien aux pays en développement constitue la principale pierre d’achoppement des négociations en amont du sommet de Copenhague. Sans soutien financier approprié, les pays en développement seront dans l’incapacité d’endiguer la croissance de leurs émissions.