Une année à +1,5°C : réaction de Greenpeace France
Selon l’institut Copernicus, « il est pratiquement certain que 2024 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée et qu’elle dépassera de plus de 1,5 °C le niveau préindustriel ». La ligne rouge qui avait été tracée par l’Accord de Paris vient d’être franchie pour la première fois, avec d’ores et déjà des conséquences irréversibles pour les humains et la biodiversité.
Si chaque nouvelle année apporte désormais son lot de températures records et de catastrophes dévastatrices, les politiques climatiques menées par les États ne sont absolument pas à la hauteur de l’enjeu : elles manquent cruellement de vision à long terme et ne parviennent toujours pas à adresser l’enjeu de la justice climatique, comme en témoignent l’échec cuisant de la COP29 récemment, ou encore les coupes importantes prévues par le gouvernement démissionnaire au budget 2025 au détriment d’une transition écologique socialement juste.
Rappelons que plus des deux tiers des émissions de gaz à effet de serre qui sont à l’origine du réchauffement climatique proviennent directement de l’exploitation des énergies fossiles (comme le pétrole, le gaz et le charbon) par des entreprises qui, en l’absence de réglementation, organisent le maintien de notre dépendance à ces énergies polluantes pour maximiser leurs profits.
Pour Sarah Cleaver, chargée de campagne Climat chez Greenpeace France : « il est urgent de traiter le problème à sa racine, les décideurs politiques doivent : interdire les nouveaux projets d’exploration et d’exploitation des énergies fossiles ; contraindre les majors pétro-gazières, qui font chaque année des profits de plus en plus indécents sur le dos du climat, à réduire leurs émissions annuelles sous peine de sanction financière ; les mettre à contribution pour financer l’action climatique dont nous avons absolument besoin, ainsi que la réparation des dommages causés par leurs activités”.
Si la barre des 1,5 degré a été dépassée cette année, rappelons que chaque dixième de degré supplémentaire peut entraîner l’extinction d’espèces et déséquilibrer de manière irréversible des écosystèmes entiers ayant actuellement une fonction régulatrice du climat.