L’Arctic Sunrise achève cette semaine son voyage dans les eaux ouest-africaines, après plus de deux mois passés le long des côtes sénégalo-mauritaniennes.
Ce « ship tour » nous a donné l’occasion de constater les dégâts de la PCP (politique commune des pêches) européenne en Afrique. Une politique dont les principaux acteurs, à savoir les états européens, refusent de voir les conséquences. Une politique caractérisée par son inertie dans la recherche de solutions pour lutter efficacement contre la surcapacité de la flotte européenne.
L’Afrique qui nourrit l’Europe !
Après avoir pratiquement vidé leurs océans, certains navires européens, russes et asiatiques ont transféré leur surcapacité vers l’Afrique de l’Ouest. (Lire le rapport de Greenpeace sur le cas de la PFA et le pillage des océans africains)
Dans un pays comme le Sénégal où la pêche emploie plus de 600 000 personnes et assure, jusqu’à hauteur de 50%, les besoins en protéines animales des populations, les conséquences de la surpêche par les bateaux étrangers sont énormes et dramatiques.
Confrontés à la raréfaction, de plus en plus accrue, des ressources halieutiques et à la concurrence déloyale des chalutiers-usines étrangers, les pêcheurs sénégalais entrevoient leur avenir avec scepticisme. Paupérisation, angoisse quotidienne, danger permanent dans leur activité …
Greenpeace a multiplié les rencontres avec les pêcheurs, instaurant un dialogue, une relation.
Pendant deux mois, l’Arctic Sunrise, a sillonné les eaux du Sénégal et de la Mauritanie. Parti de Las Palmas le 10 février dernier, il a exposé et documenté la surpêche dans ces eaux.
Témoignage d’un pêcheur artisan sénégalais sur les navires étrangers
L’urgence d’une pêche durable
L’espoir est tout de même permis. De nouveaux dirigeants, soucieux du bien-être de leurs communautés, commencent à apparaitre sur le sol africain.
L’expédition 2012 a coïncidé avec l’élection, au Sénégal, de Macky Sall à la présidence de la République. Ce changement politique a redonné espoir aux millions de Sénégalais qui dépendent de la pêche pour leur travail et leur sécurité alimentaire. Il leur a, en effet, promis de lutter énergiquement contre le pillage du poisson sénégalais par les navires étrangers.
Greenpeace a interpellé et interpellera encore, ailleurs, sur les incohérences des politiques de pêches en cours dans des pays où la pêche occupe une place prépondérante dans l’économie et la sécurité alimentaire des populations ; pêcheurs artisans et Greenpeace demandent une gestion durable et équitable des ressources halieutiques au Sénégal, mais aussi en Europe !