Les activités humaines provoquent actuellement une extinction des espèces 1000 fois plus rapide que le rythme naturel. Nous devons ralentir cette cadence effrénée et cesser de détruire ou dégrader la biodiversité, les écosystèmes et les services indispensables qu’ils nous rendent. Parmi ces écosystèmes se trouve la forêt boréale, aujourd’hui menacée par la production de papiers domestiques à usage unique, comme le papier-toilette.

Forêts

La forêt boréale, au bout du rouleau ?

Les activités humaines provoquent actuellement une extinction des espèces 1000 fois plus rapide que le rythme naturel. Nous devons ralentir cette cadence effrénée et cesser de détruire ou dégrader la biodiversité, les écosystèmes et les services indispensables qu’ils nous rendent. Parmi ces écosystèmes se trouve la forêt boréale, aujourd’hui menacée par la production de papiers domestiques à usage unique, comme le papier-toilette.

Qui est Essity ?

L’entreprise Essity est le deuxième producteur mondial de papier-tissu (mouchoirs, papier-toilette…) et le premier en Europe. Parmi les marques qu’elle commercialise, on trouve par exemple : Tempo, Zewa et Lotus, bien connues des consommateurs français, mais aussi Cushelle, Velvet et Plenty (Royaume-Uni et Irlande) ou Edet (Scandinavie et Pays-Bas).

La forêt en danger

Mais, comme le montre notre rapport sur le sujet, le problème est qu’Essity se montre peu regardante sur l’impact écologique de son approvisionnement en pâte à papier, l’ingrédient indispensable pour fabriquer du papier-toilette. Or la pâte à papier est obtenue à partir de fibres vierges issues… du bois, donc des arbres récoltés dans la forêt.

En Suède, Essity est ainsi directement impliquée dans la destruction de paysages forestiers critiques que l’Agence suédoise de protection de l’environnement (EPA) a récemment identifiés comme ayant une grande valeur écologique.

Des militants de Greenpeace demandent à Essity de cesser de « s’essuyer avec les forêts ». Essity est le deuxième plus gros producteur de papier-tissu dans le monde. L’entreprise utilise de la pulpe de bois de fournisseurs qui s’approvisionnent dans des écosystèmes critiques des forêts du Grand Nord.

Essity s’approvisionne aussi dans d’autres pays, comme la Finlande ou… la Russie. Dans son récent rapport Eye on the Taiga, Greenpeace a montré qu’en Russie, le fournisseur d’Essity, Arkhangelsk Pulp & Paper (APPM), et son partenaire forestier Titan, continuent de menacer les 835 000 hectares de la forêt intacte (Intact Forest Landscape, IFL) de Dvinsky. A l’initiative de Greenpeace, Essity a demandé à son fournisseur de ne plus exploiter cette zone critique, mais aucune réponse n’a été apportée pour le moment.

Les peuples autochtones menacés

La forêt boréale rend des services écologiques inestimables à la planète. Elle stocke du carbone dans les arbres et dans le sol et participe ainsi à la régulation du climat. Elle abrite par ailleurs de nombreuses espèces animales et végétales. Quand des coupes rases ont lieu pour récolter du bois dans des forêts anciennes ou critiques, ces services écologiques sont perdus.

Outre leur impact écologique direct, les activités forestières de SCA (l’un des principaux fournisseurs d’Essity) et d’autres entreprises menacent également la population autochtone des Sames qui vivent dans la région boréale. En effet, les coupes rases dans les forêts boréales anciennes sur les terres traditionnelles des Sames détruisent et fragmentent des pâturages naturels essentiels pour les rennes, au mépris du droit des Sames de faire paître leurs bêtes dans des zones officiellement définies.

Où en est le gouvernement suédois ?

L’agence suédoise de protection de l’environnement a identifié 366 paysages forestiers « de grande valeur » (HVFL), soit des zones forestières critiques dont la valeur écologique nécessite une protection particulière et dont la surface est d’au moins 1000 ha. L’identification de ces HVFL vise à lutter contre la grave fragmentation des forêts suédoises. En effet, la plupart des zones ayant une valeur écologique élevée sont de petite taille et dispersées entre de vastes zones de coupes rases et de plantations. Les populations de nombreuses espèces sont ainsi isolées et ne peuvent accéder à d’autres habitats qui leur seraient favorables.

Les HVFL identifiés jusqu’ici couvrent plus de 5,9 millions d’hectares de forêts boréales considérées comme productives, la majeure partie d’entre elles n’étant pas protégée. Mais pendant que le processus d’identification des HVFL suit son cours, les forêts suédoises restent menacées par l’industrie du bois et du papier.

Essity doit agir en urgence

Un militant de Greenpeace Suède demandant à la marque Tempo de s’engager plus fermement pour la protection des forêts.

Essity doit agir maintenant et nettoyer sa chaîne d’approvisionnement. Elle doit suspendre ses relations avec les fournisseurs impliqués dans la destruction de la forêt boréale.

D’une manière générale, les entreprises qui vendent des produits papier doivent aussi s’assurer que leurs fournisseurs respectent les droits des populations autochtones et publient des cartes de leurs zones d’exploitation forestière. Elles doivent également veiller à la traçabilité des produits provenant des forêts boréales, et ce à chaque étape de la chaîne.

Consommateurs, que faire ?

En tant que consommateurs, nous avons un rôle à jouer. Acheter responsable, c’est en priorité acheter de la fibre recyclée. C’est le gage que le produit utilisé n’a pas provoqué de nouvelles coupes dans la forêt. Dans une moindre mesure, il faut faire confiance au label FSC 100 % concernant l’origine du bois, même si ce n’est pas une garantie absolue. Enfin, d’une manière générale, il faut essayer de maîtriser sa consommation au mieux, car les ressources de la planète ne sont pas inépuisables !