Total a annoncé le 25 mars qu’une fuite de gaz est survenue sur le gisement d’Elgin, en mer du Nord britannique, à environ 240 km à l’est d’Aberdeen.
La source de la fuite se trouve à 4.000 mètres de profondeur, dans un puits désaffecté depuis plus d’un an. Le gaz remonte le long du conduit et ressort au niveau de la tête du puits, sur la plate-forme Elgin
Les mesures d’urgence
Deux navires transportant des équipements anti-incendie et un autre bâtiment, muni d’un sous-marin équipé d’une caméra pour inspecter la plate-forme, ont pris position près de celle-ci, à l’extérieur de la zone d’exclusion.
A Aberdeen, base arrière des compagnies pétrolières de la mer du Nord, Total a mis en place une cellule de crise pour s’employer à stopper la fuite de gaz sur sa plateforme d’Elgin, où la situation reste à haut risque.
Les scénarios de réparation
Le groupe prépare son plan d’action pour tenter d’arrêter cette fuite. Après l’extinction d’une torchère qui a rendu pendant plusieurs jours la plateforme inaccessible en raison des risques d’explosion, le groupe se concentre maintenant sur les opérations de colmatage.
Première étape: envoyer une équipe sur place pour faire un état des lieux avec des experts, spécialistes des interventions d’urgence sur les puits.
Ensuite, le colmatage, avec deux scénarios: l’injection directe de boues dans le puits défaillant ou le très long forage de puits de dérivation, sachant que cette opération impose de creuser des kilomètres de roche et pourrait durer jusqu’à six mois.
Le groupe affirme dépenser un million de dollars par jour dans les opérations de colmatage, mais Total n’a pas encore tranché sur la stratégie à adopter pour intervenir…
Greenpeace sur place
Greenpeace s’est rendue rapidement sur place afin de mener une observation scientifique indépendante.
Lundi, des prélèvements de l’eau et de l’air à proximité de la plateforme ont été effectués. Les observateurs présents ont pu constater qu’une nappe huileuse s‘étend sur l’eau : il s’agit probablement de gaz de condensat, un hydrocarbure léger.
200 000 m3 de gaz s‘échapperaient encore chaque jour. Et principalement du méthane. Or, le méthane est vingt fois plus dangereux pour le climat que le CO2.
L’analyse précise en laboratoire des échantillons prélevés sur zone permettra de déterminer si la fuite de gaz est susceptible d’occasionner des dégâts importants pour l’environnement. Ces résultats devraient être disponibles sous 9 jours.