Jeudi dernier, des activistes de Greenpeace Indonésie ont déployé une immense bannière désignant l’entreprise indonésienne Sinar Mas -producteur d’huile de palme et de papier- comme un « criminel forestier et climatique ». D’autres activistes s’étaient enchaînés à l’entrée du bâtiment avant d’être brutalisés.
Les violences excessives de la part des services de sécurité de Sinar Mas témoignent de la façon dont l’entreprise indonésienne traite les forêts et les populations qu’elles abritent. Sinar Mas pense peut-être qu’elle est au dessus des lois, mais Greenpeace rappelle que le droit de manifester pacifiquement est un droit constitutionnel indonésien.
Sinar Mas est un des plus importants producteurs d’huile de palme en Indonésie et cette entreprise et ses nombreuses filiales sont parmi les premiers responsables de la destruction des forêts et des tourbières indonésiennes, véritables puits de carbones.
« En participant à la destruction des forêts et des tourbières, Sinar Mas entraîne l’humanité vers un réel chaos climatique, puisque la déforestation fait de l’Indonésie le 3ème émetteur de gaz à effet de serre mondiale » explique Jérôme Frignet, chargé de campagne Forêts pour Greenpeace France.
Greenpeace suit les méfaits de Sinar Mas depuis plusieurs années dans différentes provinces d’Indonésie, Sumatra, Kalimantan ou Papouasie occidentale et a pu établir la preuve de la responsabilité de Sinar Mas dans la destruction des forêts indonésiennes. L’entreprise prévoit encore d’étendre son emprise sur la forêt puisqu’elle a encore 200 000 hectares de concessions forestières non exploitées tandis qu’elle prévoit d’en acquérir encore 1,1 millions d’hectares, principalement en Papouasie occidentale.
Enfin, en fin d’année dernière, des organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé la répression violente des manifestations organisées par les communautés locales qui protestaient contre une filiale de Sinar Mas dans le district de Riau à Sumatra.
« Greenpeace demande un moratoire sur l’expansion de la conversion des forêts tropicales et donc de leur destruction. L’Indonésie clame vouloir réduire ses émissions de gaz à effet de serre mais cela passe par un tel moratoire », poursuit Jérôme Frignet, chargé de campagne Forêts chez Greenpeace France.