Le 5 novembre prochain, un train transportant des déchets radioactifs de très haute activité en provenance de l’usine Areva de La Hague quittera la gare de Valognes (Manche) à destination du centre d’entreposage intérimaire de Gorleben en Allemagne.
Alors que les premiers CASTOR (Cask for Storage and Transport Of Radioactive Material – containers de déchets hautement radioactifs) ont été acheminés depuis La Hague jusqu’au terminal ferroviaire de Valognes, Greenpeace révèle aujourd’hui les nouveaux trajets potentiels du convoi de déchets vitrifiés hautement radioactifs qui devrait quitter la gare de Valognes le vendredi 5 novembre à 14h20 à destination du site d’entreposage intérimaire de Gorleben en Allemagne.
Un convoi très dangereux, trois trajets possibles et zéro transparence
Ni l’Etat, ni Areva ne rendent public les options de trajet de ses déchets hautement radioactifs et donc très dangereux. C’est pour palier l’absence totale de transparence du nucléaire français que Greenpeace avait publié récemment le premier trajet pressenti en France pour ce convoi en même temps qu’une cartographie complète du nucléaire en France.
Ce train devrait suivre le trajet initialement prévu (Valogne – Caen – Sotteville les Rouen – Arras), passer par la gare de Metz avant ensuite d’avoir trois options pour passer la frontière franco-allemande, par Lauterbourg, par Forbach ou Kehl.
Voir les options de trajets détaillés ainsi que les heures précises de passage du train (pdf)
Les populations françaises, comme allemandes doivent pouvoir savoir où et quand un convoi aussi dangereux passe près de chez eux. C’est une obligation de transparence dont ne s’embarrasse pas l’industrie nucléaire, plutôt habituée au secret.
Comparé à Tchernobyl, un record
L’embarras des autorités tant françaises qu’allemandes concernant ce convoi est à la hauteur de son niveau de radioactivité et de l’insoluble problème des déchets nucléaires, qui rejaillit une fois de plus.
Ce convoi transportera 11 conteneurs spéciaux (CASTOR) contenant eux-mêmes chacun 28 containers nommés « Canisters » dans lesquels ont été déposés les déchets vitrifiés (des éléments très radioactifs issus du retraitement des combustibles usés, fondus dans du verre).
Ce convoi est le plus radioactif jamais organisé. La qualité de ces déchets vitrifiés, leur concentration, les containers d’un nouveau type utilisés pour l’occasion… Tout prouve ce triste record de concentration de radioactivité dans un seul transport.
En se basant sur des données fournies par l’ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des déchets radioactifs), on pourrait comparer la radioactivité du convoi à celle dégagée par l’accident de Tchernobyl en 1986. En comparant l’ensemble des radioéléments d’une période de vie supérieur à un an, ce convoi représente dix fois les rejets de Tchernobyl ! (total Tchernobyl / plus d’un an = 260 PBq ; total du convoi = 3000 PBq)
Les déchets nucléaires, une voie sans issue
Ce convoi symbolise à lui seul la voie sans issue que représente le nucléaire : ce transport montre une nouvelle fois qu’aucune solution n’existe pour les déchets nucléaires. Nous n’en voulons plus à La Hague qui n’est pas un site de stockage. Mais le site d’entreposage intérimaire proposé par les allemands à Gorleben est totalement inadapté, il s’agit d’un hangar !
Greenpeace demande donc que ces déchets retournent à leurs producteurs et donc aux centrales nucléaires des fournisseurs d’électricité allemands.
Voir les options de trajets détaillés ainsi que les heures précises de passage du train (pdf)