Une destruction effrénée
Toutes les 2 secondes, le monde perd une surface forestière équivalente à celle d’un terrain de football. Le rythme effréné de la déforestation mondiale est notamment imputable à l’agriculture industrielle, dont les produits irriguent les rayons de nos supermarchés. Viande, huile de palme, cacao… On ne compte pas les produits susceptibles d’avoir contribué à la déforestation qui sont commercialisés en Europe ! C’est pour mettre fin à la déforestation importée que l’Union européenne élabore actuellement une nouvelle loi. Pour l’instant, sa proposition n’est pas assez ambitieuse : elle ne concerne pas l’ensemble des matières premières importées qui déforestent et elle exclut des écosystèmes précieux comme les savanes ou les tourbières.
Cette future loi sur la déforestation importée ne peut pas comporter de telles lacunes. Dans ces négociations européennes, la France joue un rôle crucial puisqu’elle est actuellement présidente du Conseil de l’Union européenne, l’un des trois organes européens impliqués dans l’élaboration de cette loi. Le gouvernement français doit prendre ses responsabilités et tout faire pour que la loi à venir soit la plus ambitieuse possible.
L’Union européenne doit agir
Les négociations se déroulent rapidement et le temps presse. Partout en Europe, la mobilisation contre la déforestation grandit et la semaine dernière, des activistes étaient mobilisé·es dans 14 pays différents pour délivrer un message commun : il faut mettre un terme à la déforestation importée. Rejoignez la mobilisation et interpellons ensemble le gouvernement français !
Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sont en première ligne des négociations. Aujourd’hui, nous vous proposons donc de les interpeller. Pour cela, c’est simple : envoyez-leur un email grâce au bouton ci-dessous. Nous vous suggérons un email type que vous pouvez évidemment personnaliser, et nous vous laissons choisir l’objet de votre email pour en maximiser la visibilité.
Si le bouton ne fonctionne pas, vous pouvez envoyer un email aux adresses barbara.pompili@ecologie.gouv.fr et sp.ministre@agriculture.gouv.fr en mettant notre adresse mail amazoniebrule@greenpeace.fr en copie cachée (cela nous permet de connaître le nombre d’interpellations effectuées). Voici une proposition de texte :
Madame la Ministre de la Transition écologique, Monsieur le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation,
L’Union européenne prépare actuellement une loi concernant la déforestation importée. La France est actuellement présidente du Conseil de l’Union européenne et a donc un rôle clé à jouer dans ces négociations. Vous en avez conscience et avez d’ailleurs annoncé à plusieurs reprises que la France ferait du succès de ces négociations une priorité. Il est temps de joindre la parole aux actes : la proposition de loi portée par la Commission européenne est actuellement lacunaire et ne pourra pas permettre de mettre réellement un terme à la déforestation importée. Vu la responsabilité qui vous incombe dans les négociations en cours, je vous demande de tout faire pour que la loi à venir :
- protège non seulement les forêts mais aussi les écosystèmes tels que les savanes et les tourbières, dont l’importance pour la protection de la biodiversité et du climat est capitale;
- concerne l’ensemble des produits susceptibles de contribuer à la déforestation;
- protège les droits des communautés autochtones et des populations locales qui font face à la déforestation;
- stoppe les financements publics accordés aux industriels qui profitent de la destruction des écosystèmes naturels.
Si ces quatre critères sont remplis, alors la loi européenne à venir sera un réel succès. Le chemin à parcourir est encore long. Nous comptons sur vous !