Un accord de protection des forêts pour un montant d'1 milliard de dollars sign

Forêts

L’accord historique de protection de la forêt indonésienne mis en péril par l’industrie

Un accord de protection des forêts pour un montant d’1 milliard de dollars signés entre la Norvège et l’Indonésie pourrait aider à mettre en l’Indonésie sur la voie d’un développement à faible émission de carbone et l’aider à devenir un modèle positif pour le reste du monde.

Cet accord pourrait démontrer clairement qu’abaisser les émissions de gaz à effets de serre et lutter contre le changement climatique n’est pas forcément synonyme de sacrifice de la croissance économique. Et que le développement économique d’un pays ne doit pas se faire au détriment des forêts naturelles et des tourbières.

Mais cet accord est aujourd’hui mis en péril comme le montre le rapport publié aujourd’hui par Greenpeace : REDD Alert (Protection Money – en anglais) . Ce rapport souligne en effet comment ce vaste programme de lutte contre la déforestation est menacé d’être pris en otage par les producteurs d’huile de palme et depâte à papier.
Un moratoire de deux ans sur les permis de déboisement avait été annoncé en mai par le président Susilo Bambang Yudhoyono en échange d’une aide d’un milliard de dollars de la Norvège à l’Indonésie, qui possède, avec le Brésil et la République démocratique du Congo, l’une des plus grandes forêts équatoriales au monde.

La situation en RdC pose également question : le plan national REDD développé en République Démocratique du Congo saura-t-il fixer un nouveau cap pour les forêts, les populations et le climat ? Ce sont les questions posées par Greenpeace dans son second rapport dédié au Congo.

Greenpeace dénonce le lobby des industries de l’huile de palme et du papier

Or, cet objectif de préservation des territoires va à l’encontre de la stratégie des industriels de l’huile de palme et de la pâte à papier, qui ont prévu des programmes d’expansion visant à tripler la production d’huile de palme d’ici 2020 et de pulpe et pâte à papier d’ici 2025.
Greenpeace dénonce dans ce rapport les manoeuvres des industriels: pour atteindre leurs objectifs, avec le soutien de fonctionnaires, ils entendent en effet utiliser des définitions ambiguës qui permettent de classer des forêts en terres « dégradées » et de les « réhabiliter » en y plantant des palmiers à huile ou des acacias !
Le risque existe donc de voir les fonds REDD, destinés à soutenir la protection des forêts, être en fait détournés de ce but et utilisés pour rémunérer la séquéstration de carbone liée à la croissance des plantations et ainsi favoriser la destruction de ces forêts naturelles !

Cancun doit être une victoire pour les forêts!

L’annonce de l’accord de forêt entre l’Indonésie et la Norvège doit être faite durant les négociations internationales sur le climat de Cancun, au Mexique à partir de la semaine prochaine. Cet accord Indonéso-Norvégien a la capacité de faire entrer l’Indonésie dans une nouvelle ère de développement sobre en carbone. Et dans un monde confronté à l’emballement du changement climatique cet accord aura des conséquences internationales.

Greenpeace demande la protection immédiate de toutes les tourbières ainsi que la suspension du déboisement des forêts naturelles en Indonésie, non seulement dans de nouveaux domaines, mais aussi dans des zones déjà détenus par l’industrie.

Téléchargez le rapport complet dédié à l’Indonési – REDD Alert (en anglais)
Lire le rapport dédié à la RdC : REDD en RdC : menace ou solution ?