Dans les vergers qui entourent le village de Malles, au cœur de la vallée de Venosta dans le nord de l’Italie, scintillent des milliers de pommes jaunes et rouges qui n’attendent qu’à être cueillies…
Ces pommes, dont la culture fait vivre la région toute entière, vont bientôt être cultivées sans aucun pesticide.
Comment ce petit village d’environ 5 000 habitants est-il en passe de devenir un exemple pour l’agriculture écologique en Europe ?
Les pesticides déclarés « non grata » par referendum
Les riverains des vergers se plaignaient, saison après saison, de l’utilisation massive de pesticides à proximité de leurs lieux de vie, de leurs maisons, de leurs jardins, de leurs écoles. Ils ne supportaient plus que des substances toxiques dangereuses viennent empoisonner leurs aliments et leur eau.
Face à la pression des habitants, la mairie a fini par agir en organisant un referendum populaire. Résultat : 75 % des votants se sont prononcés pour l’interdiction totale des pesticides dans les vergers alentours. C’est donc la pression populaire qui a eu raison des pratiques agricoles non durables.
Les apiculteurs de la région se plaignaient aussi depuis longtemps de pertes très importantes au sein de leurs colonies d’abeilles, liées à l’usage massif de pesticides. Quand on sait que la production mondiale de nourriture dépend à 35% des insectes pollinisateurs et que 4 000 variétés de fruits et légumes cultivés en Europe n’existeraient pas sans le travail assidu des abeilles, on comprend pourquoi les habitants de Malles ont choisi de miser sur la production écologique. Ils ont tout à gagner sur le plan de la santé et de la protection de l’environnement, mais aussi en matière de développement puisque cette décision pourra encourager d’autres activités, par exemple le tourisme écologique et agricole.
Un exemple à suivre : à qui le tour ?
Les autorités municipales de Malles sont en train de modifier les réglementations locales en conséquence. Ce référendum pourrait avoir un effet domino dans l’ensemble de la région, notamment dans la province voisine du Trentin où des associations locales récoltent des signatures pour obtenir la même interdiction.
Cette initiative pourrait aussi s’étendre au-delà des frontières italiennes. En France, de nombreuses communes ont pris des vœux pour s’opposer à la culture des OGM sur leur territoire. A quand des communes françaises qui s’opposent aux substances toxiques que sont les pesticides ?
Pour sortir de l’agriculture toxique, d’autres modes de production sont possibles
Des pratiques d’agriculture écologique existent et fonctionnent. À travers des exemples concrets, nous vous les présentions il y a quelques mois : lutte antiparasitaire naturelle, aménagement d’espaces de biodiversité dans et autour des champs, rotation de cultures… Dans l’ensemble de l’Europe, des agriculteurs se mobilisent pour garantir la disponibilité d’aliments sains aujourd’hui et demain.
Nous devons changer de modèle agricole ! C’est possible et nous le savons. Le village de Malles vient de nous montrer que, lorsqu’ils se mobilisent, les citoyens peuvent se faire entendre. Des alternatives durables existent pour sortir de l’impasse de l’agriculture toxique.
VOUS pouvez participer à la métamorphose du modèle agricole en vous mobilisant en ligne. Interpellez les acteurs de l’agribusiness, demandez-leur de sortir la France de l’agriculture toxique. Faites-leur savoir que vous les avez à l’œil.