Nous venons de voir défiler 50 jours d’injustice envers les 30 de l’Arctiqu

Climat

Les 30 de l’Arctique racontent 50 jours d’injustice

Nous venons de voir défiler 50 jours d’injustice envers les 30 de l’Arctique.
Voici un recueil de tweets et extraits de lettres au travers desquels ils nous racontent leur histoire, avec leurs propres mots.

« ALERTE: un hélico survole l’Arctic Sunrise. Des hommes descendent avec des cordes. Les gardes-côtes nous abordent. #SaveTheArctic » – @gp_sunrise, 19 septembre

« Des gardes russes, armés, sont à bord. Ils sont en train de forcer la porte de la salle des communications. #SaveTheArctic » – @gp_sunrise, 19 septembre

« Dernière nouvelle du pont: l’équipage est à genoux sur l’héliport. Des armes sont pointées sur eux. #SaveTheArctic » – @gp_sunrise, 19 septembre

« Scène terrifiante. Des coups, des hurlements en russe. Ils essaient de défoncer la porte à coups de pied. #SaveTheArctic » – @gp_sunrise, 19 septembre

« Cela fait plus d’un mois que les « forces spéciales » ont pris d’assaut manu militari notre bateau. Je dois dire que c’était un moment effroyable, irréel, tiré d’un film d’action. »

– Alexandre Paul, 27 octobre, message aux sympathisants de Greenpeace

Alexandre

« Lorsque nous sommes descendus du bateau pour aller en prison, nous avons été escortés par des gardes-côtes jusqu’à notre montée dans un bus. On aurait dit une scène de la Guerre froide. Tout était sombre. Le bus était vieux et dégageait une odeur métallique que je pouvais sentir dans ma bouche. Nous avons été conduits vers plusieurs bâtiments en ruines. Les gardes étaient plus nombreux que nous. J’étais terrifiée. »

– Alexandra Harris, 10 octobre, message à James Lorenz (chargé de communication pour Greenpeace Australie).

« La première nuit en prison a été le moment le plus difficile. Nous ignorions où nous nous trouvions, quelles étaient les conditions de notre incarcération, si nous allions être séparés et devoir partir seuls à l’assaut de l’inconnu. On m’a montré ma cellule et on m’a présenté à des inconnus. Le moins qu’on puisse dire, c’est que j’étais terrorisé. »

– Kieron Bryan, 27 octobre, déclaration au Sunday Times

« Il n’y a que dans ma cellule que j’arrive à voir un bout de ciel, mais comme la fenêtre donne sur le Nord, je n’aperçois jamais le soleil. »

– Marco Weber, 8 octobre, lettre publique
Lire la lettre de Marco dans son intégralité

Marco Paolo Weber Bail Hearing At Murmansk Court

« Ma cellule mesure environ 8 mètres de long, 4 mètres de large, et 6 mètres de haut. J’y passe 23 heures par jour, avec pour seule compagnie quelques livres et mes pensées. »

– Kieron Bryan, 27 octobre, déclaration au Sunday Times

« Il fait très froid maintenant. Il a neigé la nuit dernière. Le blizzard a brusquement ouvert ma fenêtre, qui est mal isolée. J’ai dû dormir avec mon bonnet. Il y a bien un radiateur dans la cellule, mais le vent de l’Arctique gèle toute la pièce. On m’a dit qu’à partir de décembre, Mourmansk était plongée dans le noir pendant six semaines. J’espère être libérée d’ici-là. »

– Alexandra Harris, 13 octobre, lettre à sa famille

Alexandra Harris Taken to Investigative Committee in Murmansk

« Une fois qu’on sait ne pas courir de danger physique, on s’adapte au régime et à ses dures restrictions. Maintenant, ce qui est difficile, c’est le silence qui règne dans la cellule et l’ignorance dans laquelle on nous maintient. Il n’y a pas un seul instant où je ne pense à ma famille, à ce qu’ils endurent et à ce que le monde pense de notre situation. »

– Kieron Bryan, 27 octobre, déclaration au Sunday Times

« La routine s’installe. Le moindre grincement du judas déclenche une véritable effervescence en moi. L’un de mes codétenus a été transféré : il ne reste donc plus qu’un seul gros fumeur avec moi dans la cellule. »

– Frank Hewetson, 8 octobre, lettre à Greenpeace Grande-Bretagne

« Être en prison, c’est comme mourir à petit feux. Vous passez votre temps à rêver et vous comptez les jours. Ces deux mois passés ici sont une perte de temps. J’espère vraiment que ça va s’arrêter. »

– Alexandra Harris, 13 octobre, lettre à sa famille

« Je passe beaucoup de temps à regarder par la fenêtre quand le soleil brille. Ça me fait penser à tous les gens qui nous soutiennent. Ça me rend heureuse et me fait sourire. Quand il neige, je pense à l’Arctique, à la banquise, à ces magnifiques paysages. Ça me donne de la force et un sens à tout ce qui m’arrive. »

– Sini Saarela, 15 octobre, lettre à Greenpeace

Sini

« On arrive encore à avoir des fous rires, ce qui est extraordinaire vues les circonstances. Nous avons tous reçu un appareil en métal pour faire bouillir de l’eau. Pendant plusieurs jours, j’ai cru que c’était un fer à friser pour les cheveux. Lorsque j’ai dit aux filles que l’équipe de soutien aurait pu nous envoyer quelque chose de plus utile, elles ont éclaté de rire. »

– Alexandra Harris, 13 octobre, lettre à sa famille

« Je danse tous les jours dans ma cellule, et la musique pop russe n’a plus de secret pour moi. Au cours de mes « promenades », je saute dans tous les coins de cette « boîte en béton » et les gardes se moquent de moi. Je fais des étirements et je chante (heureusement, les murs sont épais !). »

– Sini Saarela, 15 octobre, lettre à Greenpeace

« L’autre jour, j’ai entendu qu’on parlait de l’Arctic Sunrise à la radio. C’était en russe et je n’ai pas compris, mais ça fait du bien de savoir que le monde parle de nous. Les bons jours, je reçois la visite de mon avocat et j’apprends que des manifestations de soutien ont eu lieu aux quatre coins de la planète. Vous n’imaginez pas combien ces nouvelles font la différence. Elles m’aident à me sentir mieux et je remercie toutes les personnes qui ont participé à une manifestation ou ont envoyé un email. Si une chose positive peut ressortir de cette horrible situation, c’est que le monde entier parle du pétrole de l’Arctique. J’y ai contribué et c’est pourquoi nous sommes tous les 30 enfermés ici. »

– Alexandra Harris, 10 octobre, message à James Lorenz (chargé de communication pour Greenpeace Australie).

« Sauvons l’Arctique et rendons ainsi à l’humanité ses chances d’avoir un avenir. Votre soutien ainsi que la certitude que nous avons fait ce qu’il fallait m’aident à garder la tête hors de l’eau. »

– Marco Weber, 8 octobre, lettre publique

« Je n’ai qu’une chose à dire : « merci ». Merci à ceux que je connais, à ceux dont j’ai entendu parler, à ceux que je n’ai jamais rencontrés. Vos pensées, votre soutien et votre bonne humeur comptent énormément pour moi. Ce sont les choses simples de la vie qui comptent. »

– David Haussmann, 13 octobre, lettre publique

David

« Je suis une personne différente maintenant. Je suis plus forte. Je pleure moins, ce qui est une bonne chose. Et j’apprécie tellement la vie. Je ne prendrai plus rien pour acquis. »

– Alexandra Harris, 13 octobre, lettre à sa famille

« Nous avons besoin de vous. Nous avons besoin que les gens écrivent à leur gouvernement, aux ambassades russes. Dites-leur que cette détention est injuste et illégale. Informez-vous auprès du bureau ou du groupe local de Greenpeace le plus proche de chez vous sur les manifestations organisées prochainement. Signez les pétitions et demandez à vos proches de signer aussi. « Greenpeace », c’est juste un mot. Ce sont les gens qui sont derrière qui font notre force. Pensez toujours à respecter le principe de non-violence. Nous n’avons rien contre la Russie. En réalité, nous avons aussi agi pour les Russes et pour leurs enfants. Quant à moi, je ferai ce que j’ai à faire. Je vais rester fort, je ne désespère pas. Je vais garder la foi… en un monde meilleur. »

– Alexandre Paul, 27 octobre, message aux sympathisants de Greenpeace