Ce soir, le comité d’enquête russe a fait savoir que les charges de piraterie devraient être requalifiées en hooliganisme.
D’après l’article 213 du code pénal russe, le hooliganisme se définit comme « une violation flagrante de l’ordre public qui s’exprime par un manque de respect manifeste vis-à-vis de la société accompagné de l’utilisation d’armes, ou d’articles servant d’armes » et encourt une sentence pouvant aller jusqu’à cinq ans, ou sept s’il est « commis avec préméditation par un groupe d’individus, ou par un groupe organisé, ou s’il implique la résistance à un représentant de l’autorité ou toute autre personne s’acquittant de ses devoirs pour protéger l’ordre public ou réprimer une violation de l’ordre public ».
Pour Greenpeace, les 30 de l’Arctique ne sont pas plus des hooligans que des pirates. Ces charges, passibles de sept ans d’emprisonnement, restent largement disproportionnées. Cette nouvelle inculpation n’est qu’une nouvelle attaque contre le droit de manifestation pacifique. Ces femmes et ces hommes courageux se sont rendus en Arctique avec pour seule arme la volonté de révéler au monde entier les activités dangereuses qui s’y trament. À l’heure qu’il est, ils devraient être auprès de leurs familles, et pas dans une prison russe.
Nous rejetons ces accusations d’hooliganisme, forgées de toutes pièces, avec la même force que nous avons contesté celles de piraterie. Les deux chefs d’inculpation sont fantasques et ne reflètent en rien les faits. Les 30 de l’Arctique n’ont fait que protester pacifiquement contre les activités d’exploitation pétrolières dangereuses de Gazprom, et ne méritent pas d’être enfermés.
Le comité d’enquête russe a également indiqué qu’elle pourrait inculper certains membres d’équipage d’ « utilisation de la force contre des représentants de l’État », un délit passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison. Depuis 42 ans, les militants de Greenpeace ont toujours montré qu’ils avaient la non-violence chevillée au corps. Ce n’est que pure diffamation de les accuser de crimes qu’ils n’ont pas commis. Ils se trouvaient à bord d’un bateau dont le symbole peint sur la coque est une colombe et un arc-en-ciel… Ce bateau a été pris d’assaut par des hommes équipés d’armes à feu et de couteaux, qui ont menacé nos militants qui avaient les bras levés.
Les 30 de l’Arctique doivent être libérés immédiatement.