L’expédition Protect The Oceans se poursuit à bord de l’Arctic Sunrise qui se trouve maintenant au large de l’Afrique du Sud, près du mont sous-marin Vema. Les monts sous-marins sont de véritables nids de biodiversité.
Le mont sous-marin Vema culmine à près de 4600 mètres. Il se situe dans les eaux internationales, à 1000 kilomètres au large de l’Afrique du Sud. Les plongeurs et les chercheurs qui se trouvent à bord de l’Arctic Sunrise pour l’expédition Protect The Oceans ont pour objectif de mettre en lumière les richesses des monts sous-marins et de dénoncer les impacts désastreux de la surpêche dans cette région.
Chaque année, 12,7 millions de tonnes de plastique terminent dans les océans, soit l’équivalent d’un camion poubelle chaque minute. Or, le moindre morceau de plastique est une menace pour la biodiversité puisqu’il peut piéger, étouffer, étrangler, tuer, les animaux marins. Ceci étant, une forme de pollution plastique est particulièrement dangereuse pour la vie marine puisqu’elle est faite pour attraper et tuer les animaux marins : les dispositifs de pêche perdus ou abandonnés, aussi appelés “matériel fantôme”.
Plastique et pêche illégale, complices de la destruction des océans
Sa légèreté, sa flottabilité, sa résistance et son prix font du plastique le matériau idéal pour fabriquer des engins de pêche. Malheureusement, ces mêmes propriétés font que les filets fantômes et les lignes de pêche sont une menace grandissante pour la biodiversité marine, mais aussi pour les communautés côtières dont la survie dépend de la bonne santé des océans. C’est principalement à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) que sont liés les dispositifs de pêche fantômes. Les capacités de pêche démesurées de certains navires ainsi que l’usage immodéré d’engins de pêche industrielle contribuent également au mal-être des écosystèmes marins. Les monts sous-marins sont particulièrement affectés car ils sont des abris pour de nombreuses espèces, donc des lieux très prisés par les navires de pêche.
Notre dernier rapport montre notamment que :
- Près de 640 000 tonnes de matériel fantôme se retrouvent dans les océans chaque année.
- Le matériel fantôme représente environ 10% de l’ensemble de la pollution plastique des océans. Il contribue bien davantage à la pollution plastique générée par les déchets volumineux qui flottent à la surface.
- Dans certaines régions des océans, les dispositifs de pêche perdus ou abandonnés constituent la majorité du plastique retrouvé.
- En 2018, dans les eaux mexicaines, près de 300 tortues marines ont été retrouvées mortes lors d’un seul incident car elles s’étaient emmêlées dans des filets fantômes.
- Le matériel fantôme entre en concurrence avec les dispositifs de pêche actifs et menace toute la pêche d’une manière générale, puisque le matériel perdu ou abandonné est aussi un danger pour les navires de pêche et la sécurité en mer.
Un traité mondial ambitieux pour les océans pourrait permettre d’ouvrir la voie à la création d’un réseau mondial de réserves marines en haute mer. Nous devons nous mobiliser fortement pour qu’au moins 30% de la biodiversité des océans soit protégée dans le cadre de réserves marines d’ici à 2030. Ces espaces doivent être préservés de la pêche, de l’extraction minière et pétrolière et de toute autre forme d’activité industrielle. C’est la solution la plus efficace pour que les océans et la biodiversité marine recouvrent leur pleine santé.
Vous pouvez nous soutenir en rejoignant les plus de 2 millions de personnes qui ont déjà demandé à leurs responsables politiques de faire preuve de courage pour négocier un traité sur les océans qui soit le plus solide possible.